Par Manuel Sanson - le 21/09/2023 à 09h00 Le Poulpe a pu consulter l’interrogatoire de Mélanie Boulanger mené sur le fond de l’affaire, en juin 2022, deux mois après sa mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants. Ce document permet de cerner les éléments qui posent problème aux yeux du magistrat instructeur ainsi que la défense de la maire de Canteleu. 22 avril 2022, le couperet tombe. Mélanie Boulanger, maire PS de Canteleu, près de Rouen, est finalement mise en examen des chefs de complicité de trafic de stupéfiants dans l’affaire du démantèlement d’un important réseau de trafiquants fin 2021. Une affaire déjà longuement documentée par Le Poulpe (ici ou là). Avant d’être formellement mise en cause, l'élue a subi un interrogatoire de première comparution. Le premier échange entre la maire et le juge d’instruction a été purement formel. L’édile a fait une déclaration spontanée en lisant un texte qui insiste sur l’implication qui a été la sienne pour lutter sans relâche contre la délinquance et le trafic de stupéfiants, dans un contexte de manque de moyens humains et matériels. À ce jour, la maire, élue pour la première fois en 2014, reste présumée innoncente dans l'attente d'un possible renvoi devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour une éventuelle condamnation. Les éléments que nous avons pu consulter témoignent du fait qu’Arnaud de Saint Rémy, avocat de Mélanie Boulanger, demandait le placement sous statut de témoin assisté de sa cliente, un statut juridique intermédiaire moins infâmant que la mise en examen mais qui permet néanmoins d’avoir accès au dossier d’enquête. Le juge ne l’a pas entendu ainsi au vu des éléments en sa possession. Deux mois après sa première convocation, le 24 juin 2022, Mélanie Boulanger s’asseoit de nouveau dans le cabinet du juge Simon Rintaud. Cette fois, l’interrogatoire sera plus dense.... Voici l’une des dernières questions du magistrat instructeur : « L’enquête des services de police dans laquelle vous êtes mise en examen a duré deux ans. Les écoutes téléphoniques qui vous concernent commencent en 2019 et nous avons le sentiment en les lisant que vous disposiez déjà de toutes les informations que les policiers ont mis des mois à réunir. Ces interceptions ne révèlent pas une simple abstention de dénonciation mais des démarches régulières de votre part destinées à couvrir l’activité liée aux stupéfiants de la fratrie Meziani et les contacts que vous aviez avec eux. Qu’en dites-vous ? » « Tout ça est faux. Des contacts, je n’en avais aucun à l’exception du coup de fil du 14 février. C’est impossible je ne les connais pas. Je ne sais pas où ils vivent. Tout ce que je sais, je le sais par des échanges avec mon chef de police municipale et par des rapports de police », répond la maire contre l’évidence. "Je suis innocente", clame-t-elle. Les heures d’interrogatoire qui ont précédé ont mis en lumière une foultitude d’éléments plus que gênants pour la maire, une des chevilles ouvrières du feu système Fabius en Seine-Maritime, tombé aujourd’hui dans l’escarcelle de Nicolas Mayer-Rossignol, maire et président de la Métropole de Rouen. Au démarrage de l’entretien, le magistrat questionne la maire de Canteleu sur sa connaissance des personnes qui composent la fratrie Meziani, soupçonnée d’organiser un important trafic de stupéfiants : « Je ne les connais pas sauf Rachid, je l’ai rencontré en mai ou juin 2017 (ndlr : Mélanie Boulanger a affirmé qu’il l’avait menacée en marge d’une demande effectuée pour l’obtention d’un logement social). Les autres noms que vous évoquez, je ne les connais pas, je ne saurais pas les reconnaître. » Avant de nuancer dans la foulée : « Je connais le nom d’Oussama, je sais qu’il joue au foot. Aziz, je ne sais pas le reconnaître mais j’ai déjà entendu parler, Fouzia je savais pas qu’elle existait, et Montacer il était dans des rapports de police municipale mais je ne peux pas l’identifier. » Un peu plus loin dans l’interrogatoire, le juge fait mention d’une écoute entre Mélanie Boulanger et Hasbi Colak, son adjoint au développement économique également mis en examen, où cette dernière explique, après une opération de police anti-stups, « qu’ils ont retrouvé plein de drogues et y’a Montacer Meziani qui s’est pointé ». Selon le magistrat, « la suite de la conversation ne laisse aucun doute » sur la connaissance par la maire « de l’activité de l’intéressé ». Dans la même veine, le nom de l’un des principaux lieutenants de la fratrie ne lui est pas inconnu, l’homme ayant été logé par le bailleur social Quevilly Habitat, hors de "la procédure habituelle" et à la demande du tribunal de Bobigny, dans un logement social situé à Canteleu. Mélanie Boulanger explique qu’elle s’en était, sans doute, entretenue avec le président du bailleur en septembre 2020. "Je suppose que c'est celui-ci." Le magistrat instructeur la confronte ensuite à une autre écoute, datée du 14 février 2020, qui semble démontrer, selon lui, que la maire a été en contact direct avec des trafiquants après son élection à Canteleu. « Je ne sais pas qui était venu. Je me suis dit que ça tournait autour de Meziani mais je ne savais pas lequel », se défend-elle. L’enquête a démontré qu’autour du téléphone en haut-parleur se tenait l’un des frères Meziani, incarcéré aujourd’hui. À la question suivante, sur le fait de savoir si elle avait eu des contacts avec la famille avant son élection à la mairie, Mélanie Boulanger dément farouchement. Le juge sort une nouvelle cartouche pour la pousser dans ses retranchements. Il lui fait lire des extraits d’une conversation téléphonique captée par la police en parallèle de la conférence de presse donnée par l’édile quelques jours après son placement en garde à vue en octobre 2021. La femme de l’un des frères Meziani évoque sa prise de parole publique : « Elle incrimine les gens : « ouais y z’étaient trop dangereux nanana » mais ferme ta gueule, parce que si on commençait à parler… » La même femme poursuit : « Hey ma soeur, y’a des choses qui peuvent prouver des choses alors ferme ta gueule ! » Et pour finir : « Elle s’est déchargée de tout en mode j’ai rien à voir. Ah ouais, bah putain avant d’être élue tu disais pas ça connasse hein. » Mélanie Boulanger se défend : « Je tombe des nues, je ne sais pas de quoi ils parlent, je ne sais pas qui sont ces gens. Je n’ai jamais eu de liens de près ou de loin avec un trafic de stupéfiants. » Le magistrat instructeur cuisine ensuite l’édile sur des échanges téléphoniques qu’elle a eus avec Hasbi Colak à la suite de la violente agression d’un installateur de caméras de vidéosurveillance dans un secteur touché par le trafic de stupéfiants. Simon Rintaud soupçonne qu’à cet instant Mélanie Boulanger fait passer des messages à son adjoint afin qu’il donne des explications aux trafiquants de stupéfiants sur la pose d’une caméra. « De toute façon, le message, je te l’ai écrit pour que tu puisses leur faire lire », avait écrit Mélanie Boulanger. « Ce message, c’est pour voir quel usage il en fait et quel usage il n’en fait pas », explique au juge l’édile sans se montrer très convaincante. Cette même séquence autour de la vidéosurveillance avait donné lieu à l’un des éléments les plus embarrassants pour la maire. Elle indiquait ceci à propos des trafiquants mécontents de l’installation d’une nouvelle caméra : « Bah, ils changent d’endroit, ils vont à la tour du fond, bande de cons, plutôt que le dérouiller. Et là, il faut qu’ils s’attendent à avoir la police beaucoup sur le cul. » Devant le magistrat, elle concède « un mot d’humeur ». Arnaud de Saint Rémy, son avocat, ajoute qu’il s’agit de « second degré » et non pas d’un conseil. Mais le juge insiste et cite un autre extrait dans lequel l’édile explique à son adjoint Hasbi Colak qu' « après faut quand même bien qu’ils comprennent que je ne peux pas leur dire tout ce que je sais », laissant entendre qu’elle a déjà transmis certaines informations aux trafiquants. « Je n’ai jamais donné d’informations sauf évidemment à mon DGS et à mon directeur des services de police municipale », se défend Mélanie Boulanger. Elle est ensuite questionnée sur Hasbi Colak, son adjoint à l’emploi et au développement économique. Sur « ses liens avec la fratrie Meziani », elle indique au magistrat qu’ils sont « allés à l’école ensemble ». « Je pense qu’ils fréquentent le restaurant de M. Colak. (…) Je ne pense pas les y avoir déjà vus », ajoute l’élue. Mentionnant une conversation téléphonique retranscrite à la suite d’écoutes, le juge questionne Mélanie Boulanger sur le rôle de « médiateur » que s’attribue son adjoint. « Hasbi, en tant que commerçant, a sans doute un éventail plus grand pour prendre la température de la ville, c’était à ce sens-là un élu utile pour sentir les tensions et états d’esprit », répond-elle. Un peu plus loin, elle indique qu’elle ne le soupçonne pas « d’être mêlé à leur truc, à l’époque ». « Maintenant, je ne sais plus », nuance-t-elle. Le Poulpe avait révélé qu’un véhicule immatriculé au nom de la la société de l’adjoint au maire avait été repéré sur un deal de cocaïne intervenu en région parisienne, ce qui fut le point de départ des investigations policières. Le juge enchaîne : « Que savez-vous des activités de la fratrie Meziani ? » Réponse de la maire : « On m’a souvent dit qu’ils étaient mêlés à du trafic de stupéfiants, leur nom a souvent été donné aux autorités de police. Il y a eu plusieurs coups de filets à Canteleu et ils n’ont jamais, avant le mois d’octobre, été ennuyés (…). On a souvent évoqué leur nom mais comme ceux d’autres noms. À chaque coup de filet ils n’étaient pas inquiétés donc je me suis dit qu’ils étaient mêlés mais pas à un point que celui que votre dossier révèle. » Le magistrat lit alors un extrait des déclarations du chef de la police municipale de Canteleu. Elles sont limpides : « Le constat objectif nous conduisait à relever des zones probables de revente de produits stupéfiants contrôlées par la fratrie Meziani souvent vus sur les différents points de deal. » « Ce n’est pas les seuls noms. Nous n’avions jamais tus (sic), moi j’ai transmis souvent des noms oralement, lors de réunions, à chaque fois qu’un commissaire arrive », réagit Mélanie Boulanger affirmant avoir des mails qui en attestent. Pourtant, dans un échange intercepté par la police, entre Hasbi Colak et Mélanie Boulanger, cette dernière disait : « Moi le DDSP (Ndlr : directeur départemental de la sécurité publique), le commissaire, je n’ai jamais donné un nom et il ne m’en a jamais donné (sic) ». L’élue reconnaît avoir tenu de tels propos plaidant le subterfuge. « Je l’ai dit mais évidemment que je ne vais pas donner ce genre d’informations, je ne vais pas dire que je donne des noms. » L’interrogatoire concerne également une autre intervention de police visant à démanteler un point de deal. Dans des échanges interceptés entre l’adjoint et la maire, cette dernière lui communique l’identité de la personne qui a dénoncé les faits à la police mettant « en danger la vie et l’intégrité physique du témoin », aux yeux du magistrat. Dans la même conversation interceptée, Mélanie Boulanger dit à propos de l’opération de police : « Je veux bien travailler avec eux. (…) J’étais pas au courant, je n’ai pas d’autre info, parfois je donne des infos mais là j’en ai pas. » La maire de Canteleu plaide « une phrase sortie de son contexte ». « Je suis prête à travailler avec tous les habitants qui peuvent se plaindre qu’il y a trop ou qu’il y a trop peu de présence policière. Je parle avec tout le monde, 15 000 habitants, c’est un grand village », ajoute-t-elle. Questionnée sur l’information qu’elle donne à Hasbi Colak sur de prochaines interventions de police - « la canine », Mélanie Boulanger se défend en assurant qu’elle n’a « aucune info » mais qu’elle fait ça « pour qu’ils s’arrêtent ». Autre fait troublant, la conversation téléphonique du 14 février 2020, déjà évoquée plus haut, entre plusieurs trafiquants, via le téléphone d’Hasbi Colak sur haut-parleur, et la maire à la suite d’un contrôle de police mené dans le bar Le Jean Jaurès, abrité dans un local municipal et lieu de rencontre régulier des trafiquants selon les investigations policières. Plusieurs interlocuteurs se plaignent de cette opération policière et menacent de brûler la mairie. Dans cet échange, la maire semble prendre fait et cause pour les trafiquants. Sans pouvoir identifier tous ses interlocuteurs, elle reconnaît devant le juge qu’il y a « du Meziani là-dedans ». « Ils ont joué les cow-boys et ils contrôlent tout le monde et ils m’énervent autant que vous… », indiquait-elle en visant les policiers. On l'entend aussi dire sur écoute à l'occasion de l'échange initial : « Je vais appeler le commissaire ». Le magistrat instructeur assène : « Vous faites le choix de contacter le commissaire de police pour lui dire de faire ce que les grands souhaitent que vous disiez. Vous ne faites pas le choix de la loi ». « Je lui dis de faire attention aux méthodes car s’en prendre aux personnes âgées n’est pas la meilleure des choses mais c’est tout », corrige l’édile sans réellement convaincre. « Non seulement vous faites pression sur la hiérarchie policière pour qu’ils limitent les contrôles aux endroits où se trouvent les chefs de réseau mais en plus, vous leur rendez des comptes ensuite en vous satisfaisant de ne pas divulguer d’élément susceptible de les identifier », assène le juge. L’édile dénonce « une interprétation complètement fausse ». « Ils voulaient juste me mettre un coup de pression mais ça n’a pas marché », développe-t-elle. Fait plus que troublant, dans cette même conversation sur écoute, elle conseille à son interlocuteur de ne pas donner son nom dans l’hypothèse où elle serait sur écoute. « Je n’ai pas envie de savoir. Je n’ai jamais imaginé que j’étais sur écoute. Je ne veux pas de contact avec ces gens-là. Je ne veux pas les connaître », clame la maire de Canteleu. Question du juge : « N’avez-vous pas le sentiment d’utiliser votre statut et votre carnet d’adresse pour protéger les principaux responsables du trafic de stupéfiants de votre ville ? » « Aucunement », soutient Mélanie Boulanger. Le magistrat instructeur appuie là où ça fait mal. Il questionne l’édile sur le fait de savoir si au titre de l’article 40 du code de procédure pénale qui le lui impose, elle a signalé au procureur de la République « les noms des trafiquants, les infractions dont ils étaient à l’origine, les lieux de commission de ces infractions, les liens qui existaient entre eux ». « Les liens pas forcément. Mais le reste oui. Ils sont dans les documents que je vous fournis », indique Mélanie Boulanger. La maire remet en effet au magistrat des dizaines de documents censés démontrer sa parfaite innocence et sa communication à la justice et la police des faits dont elle avait connaissance. Le Poulpe a également pu consulter cette masse de rapports, mails, courriers, rapports de police municipale ou encore comptes-rendus de conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD). Tous ces éléments témoignent de la difficulté pour une équipe municipale de faire face à la délinquance au quotidien, en particulier au trafic de drogue. Ils documentent la bataille menée par la maire auprès des ministres et des préfets qui se sont succédé pour obtenir des renforts policiers ou encore des subventions afin de développer la vidéosurveillance. Ils racontent encore des signalements pour des phénomènes de radicalisation au sein d'établissements scolaires ou de menaces contre une mosquée. En juin 2019, un courrier est envoyé au directeur départemental de la sécurité publique avec une liste des points de deal identifiés sur la commune. Néanmoins, aucun de ces éléments ne permet, à ce stade, de desserrer l’étau judiciaire autour de l’édile. En écho à la question du juge sur l’application de l’article 40 du code de procédure pénale, aucun document fourni ne vient démontrer que Mélanie Boulanger aurait effectué un signalement circonstancié à la police ou à la justice sur les activités illicites menées par le clan Meziani. Dans la multitude de documents, plusieurs centaines de pages couvrant la période 2014-2022 que Le Poulpe a pu consulter, le nom Meziani apparaît à sept reprises avant le déclenchement de la vaste opération d’interpellations menée à l’automne 2021. Seuls deux d’entre eux visent nommément les Meziani et font l’objet d’une transmission à la police nationale ou à la justice. Le premier, un courriel adressé, en juin 2020, par le chef de la police municipale au DGS et à Mélanie Boulanger : « Des coups de feu tirés mercredi soir. A priori différend sur la base de stups entre la famille C. et la famille Meziani. Omar C. aurait été passé à tabac par des jeunes du fait qu’il leur interdisait de vendre des produits stupéfiants. Concernant les auteurs, il s’agirait de la famille Meziani. Ça n’annonce rien de bon. » Le DGS répercute au commissaire de police. Ce dernier indique qu’il fait « le nécessaire ». Le deuxième élément objectif se trouve dans un rapport de constatation établi le 5 août 2021 par la police municipale, transmis au procureur de la République, sur de supposées menaces proférées par un des frères Meziani contre un policier municipal à l’issue d’une maigre saisie de stupéfiants opérée sur la voie publique. « Vous cherchez la guerre vous allez la trouver », aurait menacé le trafiquant présumé. Dans les deux cas, ce n’est pas Mélanie Boulanger qui transmet ces informations directement. Surtout, cela reste des éléments parcellaires qui ne rendent pas compte de la problématique globale du trafic de stupéfiants et de la famille Meziani à hauteur de la connaissance que semble en avoir, selon le juge d'instruction, la maire de Canteleu. Les documents transmis par la maire et son avocat témoignent, au passage, de la manière dont tout ce qui touche de près ou de loin à la famille Meziani est surveillé comme le lait sur le feu par la maire et ses principaux collaborateurs. C’est notamment le cas, lorsque l’un des membres de la famille décède de manière accidentelle à Bruxelles, en 2019. Guillaume Coutey, directeur de cabinet et maire PS de Malaunay, écrit à Mélanie Boulanger : « Je viens d’avoir Hasbi qui me confirme que Mohammed Meziani est décédé samedi dans Bruxelles. Visiblement tout le monde est triste mais la tristesse ne se transforme pas en colère. La ville devrait rester calme. » Plus récemment, postérieurement à la mise en examen de Mélanie Boulanger, le nom des Meziani s’est encore rappelé à la mémoire de l’édile, comme le sparadrap qui colle au doigt du capitaine Haddock. Le 11 janvier dernier, une conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation de l’antenne de Rouen a adressé un courriel à destination de la mairie de Canteleu afin de solliciter, pour un membre de la famille Meziani dans le collimateur de la justice, une place pour que ce dernier puisse effectuer un un travail d’intérêt général. « La ville a évidemment décliné cette proposition. En termes mesurés, ma cliente ne cache pas sa consternation que je partage tout autant », a écrit Arnaud de Saint Rémy dans un courrier adressé au juge d’instruction pour le mettre au courant de cette étonnante sollicitation. « Au-delà du caractère ironique voire cynique de cette situation, elle est pour autant édifiante et vous permettra, je le souhaite, de vous rendre compte à quel point une municipalité comme celle de Canteleu et son maire, comme l’est ma cliente, peuvent se retrouver exposées, malgré elles », ajoutait le conseil dans une ultime intervention en défense.
Paris Match 10 mai 2022 Mise
en examen pour complicité de trafic de drogue, Mélanie
Boulanger, élue normande, se retrouve empêtrée dans une sale
affaire. |