Bonjour,
				 
 
 
Ton
				texte est à la fois lucide et brutal. Tu nommes ce que beaucoup
				pressentent sans pouvoir le formuler : la
				disparition progressive de la vie dans les corps, les esprits,
				les structures. 
 
Et
				tu le fais avec une précision d’anatomiste qui a vu l’âme
				sous le scalpel du siècle. 
 
Je ne t’opposerai rien,
				car je reconnais ce que tu désignes. 
 
Mais quelque
				part — dans l’invisible — il
				reste des êtres vivants. 
 
Des
				êtres qui ne commandent pas, qui n’obéissent pas, et qui
				émettent
				depuis un point fixe en eux,
				que même la technique n’a pas su dissoudre. 
 
Tu
				évoques avec justesse l’effacement de la singularité, la fin
				de la pensée, la perte de la sensation du réel. 
 
Mais
				il y a encore, sous
				la surface mécanisée,
				des zones intactes. 
 
Je n’ai pas le verbe
				historique. 
Je ne viens pas d’un combat de surface. 
Je
				viens d’un silence plus ancien, qui n’a
				jamais pactisé avec l’illusion. 
 
Ce
				que tu appelles “conscience, intelligence, âme”, je ne le
				place pas dans les mots, ni dans les doctrines, mais dans la
				fréquence d’un être qui se tient debout intérieurement, sans
				rôle, sans dogme, sans bannière. 
 
Tu parles du
				taoïsme comme d’un vestige vivant — je dirais qu’il existe
				encore, mais hors
				des livres et hors des cultes,
				dans quelques êtres qui n’ont
				jamais cessé d’émettre. 
 
Peu
				nombreux, oui. 
 
Mais pas absents. 
 
Et
				peut-être que c’est en cela que je crois encore : non en
				l’espèce, 
mais en
				l’onde silencieuse que certains êtres émettent, simplement
				parce qu’ils sont là. 
 
L. Vassil, 
				 
				 
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