Je crois que
c'est en 90 que je suis allé en Algérie, ( la seconde fois, c'était  pour rencontrer ma femme) à l'invitation d'un journaliste et dessinateur de presse du FIS, mais je ne suis jamais rentré au siège a Alger. Il régnait à Alger une ambiance pré-révolutionnaire. Des élections municipales avaient été remportées par le FIS, c'était l'affolement général chez les soit-disant démocrates, qui n'ont cessé d'appeler l'armée à la rescousse par affiches et par la radio. Chadli le président d'alors fut destitué par l'armée, On lui reprochait d'accepter l'alternance. Il a remis sa démission ( coup d’État de palais). Ali Belhadj l'un des dirigeants du FIS était très populaire. Les associations caritatives proches du FIS étaient très actives. Il y avait quelques éléments extrémistes au FIS, mais très peu. L'armée s'est employée à proclamer l'état de siège : arrestations, tortures, annulation des élections . Ils sillonnaient les rues dans des  minis chars fournis par Israël. Il y eut des barrages militaires partout, à chaque carrefour. Il y aurait eu des conseillers israéliens auprès des militaires, des français aussi. J'ai écourté  mon séjour, sur le conseil de mon ami journaliste, je suis rentré en France et peu de temps après, j'ai appris qu'il s'était réfugié en Espagne.

Il y a eu la création des GIA, groupes armées , rejoints par des éléments de base du FIS. Ensuite, il y eut des faux GIA créés par l'armée,  composés de drogués sortis de prison, qui commettaient des atrocités pour discréditer les islamistes et " justifier" la répression.

Il y a des livres qui relatent avec précision ces plus de 10 ans, d'années noires. 

Nezzar, n'était que le chef d'un clan militaire, il avait la réputation d'être particulièrement barbare.

Je te recommande les livres publiés par des intellectuels algériens de l'époque par les éditions du Hoggar de Genève, notamment dans " l'Algérie en murmure" qui révèle un système diabolique et machiavélique.


Il y a peut-être des éléments qui m'ont échappé ou dont je ne me souviens plus.

Tout le monde du peuple soutenait le FIS, mais il y eut des divisions internes, des trahisons aussi. Le coup d'État militaire ( qui n'a jamais dit son nom) et les " années  noires" auront mis fin à l'espoir de la jeunesse algérienne.





Film, Bab El-Oued city de Merzak Allouache, 1994
https://ok.ru/video/1389521799749