L’unique espèce vivante sur la Terre qui n’a jamais été elle-même
Partie 3
Double bind, Tao et conséquences.

Michel Dakar à Villequier en France le 7 novembre
2022

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L’organisation du groupe humain fondée sur la possession durable idéalement éternelle et égoïste du pouvoir, dont le schéma est un empilement dont l’ordre se veut immuable, pétrifié, de strates, de classes, dont la pyramide égyptienne est la formalisation (voir parties 1 et 2), et l’organisation indienne en castes le parangon, a pour conséquence l’altération radicale de la relation de l’humain aux autres humains et par extension au monde, altération allant jusqu’à la non-relation.

Les chercheurs antiques chinois du taoïsme (il y a environ 2500 ans) ont découvert ce qu’est la relation véridique et accomplie au monde, et en conséquence ce qu’est le monde, le monde étant relation. Il suffit de comparer la relation définie par le taoïsme avec ce qu’elle est devenue à notre époque pour constater sa dégradation devenant si totale, qu’elle est en passe de devenir inexistante, au point que le monde pour l’espèce humaine devient peu à peu un non-monde. Cela se manifeste par ce qui s’annonce comme le « transhumanisme », soit la transformation de la vie en non-vie, ou encore par les courants dit LGBT, transgenre et woke qui n’en forment en réalité qu’un, dont la détermination est d’oblitérer l’essence de la vie, soit la reproduction et la transmission d’une identité.

Pour matérialiser ce qui apparaît comme abscons dans le taoïsme, on peut s’aider de la recherche de l’anglais du 20ème
siècle Gregory Bateson sur la schizophrénie et le lien morbide entre une mère donnée comme psychiquement malade et son enfant, ce lien étant connu sous l’appellation « double bind ».

Il faut avant de continuer, prévenir que Gregory Bateson étant un chercheur d’obédience mentale du système de pouvoir figé et stratifié et qu’étant pris lui-même dans ce type de rapport double bind, ne pouvait avoir conscience que la mère instaurant un lien double bind avec son enfant n’était qu’une caricature pouvant rendre
visible à l’observateur en science psychique, la relation normale existant au sein de la société organisée autour du pouvoir figé et stratifié. Au contraire de ce que pensait Bateson, la mère qui produisait un lien double bind bien visible avec son enfant n’était pas anormale, mais bien au contraire hypernormale, comme ce peintre américain du 20è siècle qui produisait des tableaux hyperréalistes Edward Hopper et avait l’effet d’un miroir grossissant sur la société américaine (exemples : https://www.edwardhopper.net/edward-hopper-paintings.jsp).

Bateson avait observé le rapport entre une mère type double bind et son enfant, la mère adressant des injonctions contradictoires à son enfant, pour simplifier l’attirant et le rejetant tout à la fois, ce qui selon Bateson plaçait l’enfant dans la situation d’impossibilité
de pouvoir répondre à sa mère et d’établir avec elle une relation, et provoquait la scission de sa personnalité dénommée schizophrénie.

L’observation de Bateson était exacte mais son analyse était fausse en raison de sa propre imprégnation mentale dans le système de non-relation sociale d’une société fondée sur le pouvoir figé et stratifié.

Là où Bateson s’est trompé est dans le fait qu’un enfant devenant schizophrène est un enfant sain, qui ne peut s’adapter au rapport social normal imposé par la société et sa mère, dans ce cas une mère hypernormale, dont le comportement devient visible, alors qu’il est le même mais plus discret, plus subtil, plus alambiqué voire plus pervers et donc plus difficile à caractériser, chez une mère dite normale.

De plus ce ne sont pas tous les enfants soumis à une mère hypernormale qui deviennent schizophrènes, mais une catégorie spéciale d’enfants, les hypersensibles, dont la capacité cognitive est supérieure à la norme.

Bateson a simplement trop limité ses observations à de trop rares couples mère-enfant, de plus sans doute trouvés dans les fichiers des services thérapeutiques psychiatriques ou psychologiques.

L’enfant hypersensible ne peut tricher comme le font les enfants normaux, et à la fois ne peut supporter le rapport avec sa propre mère et le rapport au monde qu’impose la société normale fondée sur le pouvoir, dont le lien parental normal est l’extension, ce rapport étant de type double bind, autrement dénommé double contrainte ou injonction contradictoire, induisant l’absence de rapport et un simulacre de rapport en remplacement, dont la torah offre un éclairage éblouissant avec l’injonction contradictoire de base sur laquelle est fondée l’ordre intérieur juif, le dieu des juifs Jéhovah enjoignant aux juifs de l’aimer sous peine d’être détruits, ce qui place tout juif dans un contexte double bind, car on ne peut aimer sous la contrainte, un amour ne pouvant exister que spontané, libre, et qu’il ne peut se dérober à cette injonction sous peine de son rejet, de sa propre destruction, la compensation de devenir « les princes de la terre » étant au fond dérisoire face au fait de perdre son lien avec le réel et de devenir étranger à soi-même.

Ce que Bateson et la torah dévoilent n’est que le fondement unique du conditionnement psychologique de tous les individus appartenant à une société fondée sur le pouvoir figé et stratifié.

Mais un auteur de film français du 20ème
siècle, Guy Gilles offre lui un éclairage mettant en évidence le mécanisme intime sur lequel est fondé le double bind, ce mécanisme impliquant que dans toute société fondée sur le double bind, soit dans toute société fondée sur le pouvoir figé et stratifié, il n’existe pas de rapport entre les individus, le rapport est impossible, il n’y existe qu’une simulation de rapport, et cela s’étendant au monde, cela signifiant qu’un individu type de ce genre de société n’a pas de rapport réel au monde, qu’il vit mentalement dans un simulacre de monde, que sa propre personne est elle-même un simulacre, qu’il revêt une fausse identité, une fausse peau, qu’il est le « horla » angoissant de Guy de Maupassant à la fin de sa vie devennant dément.

Liste des films de Guy Gilles (1938 – 1996)

1965 L’amour à la mer
https://ok.ru/video/1934775159490
1968 Au pan coupé
https://ok.ru/video/3192965368514
1970 Le clair de terre
https://ok.ru/video/3682942257674
1972 Absences répétées
https://ok.ru/video/1947797293762
1975 Le jardin qui bascule
https://ok.ru/video/3499565386250
1987 Nuit docile
https://ok.ru/video/4001066584586
1994 Néfertiti fille du soleil
https://ok.ru/video/3592409647626

Tous les films de Guy Gilles traitent de l’incapacité à recevoir, dans le cas de ces films, de recevoir l’amour, mais il s’agit hors
de ce cas particulier et réducteur de l’acceptation d’être aimé, de la notion générale de recevoir .

Guy Gilles était comme Gregory Bateson pris mentalement dans le conditionnement d’une société de pouvoir figée et stratifiée, et il n’a pas étendu et approfondi sa recherche, mais son œuvre expose clairement l’incapacité à recevoir.

C’est sur l’incapacité à recevoir que se fonde la société de pouvoir figée et stratifiée.

La raison en est que donner ne remet pas en cause un ordre de pouvoir, car donner n’affaiblit pas, mais recevoir implique de s’ouvrir et met en état de faiblesse. Certains d’ailleurs appliquent systématiquement ce principe de recevoir mettant en état de faiblesse, par l’acte de corrompre (voir le cas exemplaire de l’affaire du service secret israélien Jeffrey Epstein).

Une société où les individus ne peuvent recevoir est une société où le rapport entre individus n’existe pas, et où le rapport entre les individus et le monde, l’Univers, n’existe pas.

C’est le cas dans notre société occidentale, mais les sociétés non-occidentales sont dans ce même cas. C’est le cas actuellement pour toute l’humanité.

Les grandes religions dites universelles comme le bouddhisme, le christianisme et l’islam ne dérangent pas l’ordre du pouvoir en prônant de donner, mais en omettant de prôner d’accepter de recevoir, ces trois religions ne font que tenter de rendre supportable cet ordre, et en dernier lieu, elles assurent sa consolidation et sa pérennité. Quant aux deux autres grandes religions, non-universelles celles-là, spécifiques à une population donnée, le judaïsme et l’hindouisme, elles ne prônent ni de donner ni de recevoir, elles sont en parfaite adéquation avec l’ordre du pouvoir où donner et recevoir n’ont pas lieu d’être, ceux qui sont au sommet ayant tout pris et pour toujours, et ceux qui sont en-dessous ayant été entièrement dépossédés et pour toujours. Dans tous les cas, toutes les religions sont des produits de l’ordre du pouvoir figé et stratifié, et sont donc des non-religions, car le sens de religion est de relier, et qu’elles sont des rouages essentiels d’un ordre qui ne relie pas les individus entre eux et les individus avec le monde, mais instaure
un état de rupture, de non-rapport, d’absence de lien.


Le taoïsme







Le taoïsme originel - qui n’a rien à voir avec le phénomène religieux ultérieur dénommé religion taoïste, qui il faut oser le dire est en plus parfaitement grotesque, comique et incongru - par son symbole permet de percevoir au-delà des mots et de l’intellect, avec ce qui est le plus profond et sensible en nous, ce sens qui nous lie à l’Univers, ce qu’est la relation, et donner et recevoir.

L’avancée dans l’état de don et de réception amène un nouvel état où don et réception ne sont plus, un état où l’acte de donner et celui de recevoir n’existent plus, car celui qui donne et celui qui reçoit ne sont plus limités dans des individualités différenciées.

Cet état n’est pas descriptible, par contre le symbole du tao permet de le ressentir.

Nous abordons un domaine où les mots deviennent inappropriés, et où le dessin est l’un des moyens par lequel on peut ressentir.