Interrogations
				sur le cas Meyssan Thierry 
 
De la part de Michel Dakar,
				le 6 février 2024, Villequier en
				France 
 
http://the-key-and-the-bridge.net/Interrogations-sur-le-cas-Meyssan-Thierry.html
				 
 
Documentation : 6 points 
 
1 –
				Bibliographie (2 livres indispensables) 
2 – Traces
				conservées du site internet disparu du MAOL (Mouvement Algérien
				des Officiers Libres) 
3 – Site internet en activité des
				généraux éradicateurs, tenu par le fils du général Nezzar 
4
				- Rudy
				Reichstadt, Mohamed Sifaoui, Caroline Fourest et cie 
5 –
				Article d’Algéria Watch :  
Réponse au fils du général
				tortionnaire Khaled Nezzar 
6 – Article du Quotidien
				d’Algérie : 
Effarantes
				révélations sur le régime algérien 
 
 
 
 
 
Dans
				la publication hebdomadaire de Thierry Meyssan président du
				Réseau Voltaire, « Voltaire, actualité internationale »
				n°51 du
				8
				septembre 2023, page 3, voici un article que l’on y
				trouve : 
 
« La Suisse pourrait juger le
				général Khaled Nezzar 
La Suisse a ouvert une procédure
				pour crime contre l’humanité à l’encontre du général
				algérien Khaled Nezzar. Celui-ci, aujourd’hui âgé de 85 ans,
				a été ministre de la Défense et membre du Haut Comité d’État
				de 1992 à 1994. Il a joué un rôle central dans la lutte contre
				le terrorisme islamiste et s’est toujours opposé à la
				torture. Les plaignants, quant à eux, revendiquent être des
				islamistes. Ils ont soutenu toutes les actions de la guerre
				contre l’Algérie. » 
 
Voir point documentaire
				n°6 en bas de texte : 
Extrait : 
« Général
				Khaled Nezzar: 
Il a amassé sa fortune particulièrement
				lorsqu'il était ministre de la défense. Il a des comptes
				bancaires en France,
				en Suisse et aux États-Unis. Il possède de nombreuses villas à
				Alger, à
				Batna et à
				Constantine. Il détient des biens immobiliers et fonciers dans
				plusieurs wilayas. Il possède une villa aux États-Unis, achetée
				en 1992 avec l'argent du contribuable algérien. Son fils, qui a
				le monopole d'importation de plusieurs produits
				agro-alimentaires, a monté sa compagnie avec un prêt bancaire
				de la Banque nationale d'Algérie avec un taux d'intérêt
				avoisinant le zéro et un délai de paiement indéfini. Nezzar
				Junior s'est lancé dernièrement dans l'aviation civile avec une
				compagnie aérienne privée. » 
 
Rappel historique
				indispensable : 
 
Qu’est-ce qu’a été ce qu’on
				a nommé la troisième guerre d’Algérie, qui s’est déroulée
				de 1992 à 2002 ? 
 
La troisième guerre d’Algérie
				fait suite à la première guerre de sa conquête par la France
				de 1830 à 1871, à la seconde guerre pour son indépendance de
				1954 à 1962. 
 
La cause de la troisième guerre
				d’Algérie a été la menace de la perte du
				pouvoir
				sur la totalité des
				richesses
				algériennes accaparées par une clique de militaires algériens
				issue
				de la période postérieure à la décolonisation, qui a fini par
				mettre la main sur l’ensemble
				de
				l’appareil productif algérien. 
 
Un mouvement
				populaire général de la population algérienne d’opposition
				au régime due à son extrême paupérisation, a lieu en 1988,
				menant à la tenue des premières élections libres de l’histoire
				algérienne en 1991, qui voient la victoire du parti islamique
				FIS (Front islamique du Salut), qui fédère la majeure partie de
				la population par
				son
				projet de justice sociale et de moralisation de la vie économique
				et politique. 
 
En réaction la clique militaire
				prédatrice, dont les services secrets sont le socle, organise en
				sous-main une mouvance islamiste radicale et terroriste qui va
				justifier des mesures de forces policières, militaires et
				judiciaires contre la population, l’interdiction du FIS, la
				reprise en main du pouvoir par cette clique, les assassinats des
				opposants de toutes obédiences, des intellectuels, artistes, des
				individus intègres, des journalistes, des écrivains, la
				punition en masse de la population, et sa martyrisation
				par
				le terrorisme des faux groupes et maquis islamistes créés par
				la police secrète (GIA Groupes islamistes armés, que la
				population algérienne
				dénommait
				Groupes islamistes de
				l’armée),
				l’emploi de la terreur de masse, l’industrialisation à un
				niveau inouï de la torture, des enlèvements en série, des
				disparitions de masse, des multiples camps secrets de détention.
				On estime à environ 200 000 morts le nombre de victimes
				du
				régime entre 1992 et 2002, soit environ 20 000 par ans (en 1992
				il y avait 26 millions d’habitants en Algérie). L’un des
				généraux avait déclaré qu’ils étaient prêts à tuer un
				tiers voire la moitié de la population pour conserver le
				pouvoir. Chaque famille algérienne compte en son sein au moins
				une
				victime. 
 
La
				clique des généraux algériens au pouvoir à l’époque et
				toujours actuellement, est issue des DAF, Déserteurs de l’Armée
				Française, des officiers arabes algériens qui ont servi dans
				l’armée française lors de la guerre d’indépendance, et qui
				ont déserté sur ordre des services secrets français pour
				rejoindre l’ALN, l’Armée de Libération Nationale
				algérienne, de façon à noyauter le futur pouvoir algérien
				dans l’intérêt des français, ce qui a finit par arriver. La
				population algérienne les a surnommé les marsiens, car ils ont
				déserté en masse en mars 1962, juste à la fin de la guerre
				d’indépendance. 
 
Les implications et collaborations
				des services secrets occidentaux dans le massacre de masse de la
				population algérienne de 1992 à 2002 sont évidentes (français,
				US, juifs etc ...). On peut penser que la troisième guerre
				d’Algérie, soit contre le peuple algérien, a été une guerre
				menée par les services occidentaux et juifs, avec en façade
				cette clique de généraux. 
 
En bas de cet article,
				vous trouverez des références documentaires, sur ces sujets
				très documentés, la population algérienne et son corps
				d’officiers ayant bénéficié en partie grâce à la longue
				occupation française, et par la suite grâce à un régime au
				début pro-non-aligné, d’une éducation de haut niveau, a
				produit une élite intellectuelle et morale qui s’est impliquée
				dans
				la résistance à ce que
				fut
				une seconde conquête de l’Algérie par l’Occident sous la
				forme de la guerre de 1992 menée par cette
				clique
				de généraux. Il a même existé le Mouvement des Officiers
				Algériens Libres, MAOL, qui s’est réfugié principalement en
				Espagne, qui a beaucoup et longtemps
				publié
				sur son site internet anp.org qui a disparu fin 2023. 
 
La
				proximité de l’élite algérienne avec l’élite française,
				due à la longue période coloniale et à la langue française en
				commun, a permis la création d’une très riche documentation
				qui est sauvegardée. 
 
Face à cela, la clique
				néo-coloniale algérienne, en fait des hommes de pailles des
				régimes occidentaux et juif, a créé un dispositif très
				important de désinformation, avec des antennes en France
				principalement, mais dans tous les pays occidentaux, dont l’un
				des protagonistes français est le très connu, proche du milieu
				sioniste, Mohamed Sifaoui (voir article en bas de page). 
 
On
				peut employer le terme de « génocide », en ce qui
				concerne cette période absolument horrible de l’histoire
				algérienne. En comparaison, l’armée française s’est
				comportée de façon digne et civilisée lors de la guerre
				d’indépendance.  
 
Cette période de 1992 à 2002 en
				Algérie est l’un de summums dans la monstruosité dans toute
				l’histoire humaine. 
 
La clique au pouvoir continue à
				tenter d’effacer la mémoire et les traces de cette
				période. 
 
On peut aussi supputer que cette période et
				ce pays ont été le laboratoire d’expérimentation pour la
				création et la manipulation d’une mouvance mondiale islamique
				terroriste future, qui a donné les attentats du 11 septembre
				2001, Al Qaïda, DAESCH, ISIS et autres. 
 
Il semble que
				tous les blocs antagonistes ont collaboré à la fabrication de
				cette mouvance, russe inclus. 
 
 
Pour en revenir au
				cas Meyssan. 
 
A travers cet article du n°51 de la
				lettre hebdomadaire, on voit que ce qui est dénommé Axe de la
				résistance n’est qu’un organe des services secrets incluant
				ceux algériens, et que Meyssan n’est qu’un homme de paille
				de ces services, comme Sifaoui. 
 
On peut relever une
				lourde série de contradictions : 
 
Meyssan qui se
				réclame de Voltaire, lequel Voltaire est connu pour son action
				internationale (il avait ameuté toutes les cours royales
				d’Europe), en ce qui concerne l’affaire Callas en 1761, un
				protestant injustement accusé du meurtre de son fils converti au
				catholicisme, torturé longuement et horriblement, puis mis à
				mort), protège des tortionnaires, parmi les plus terribles qu’a
				produit l’humanité. 
 
Meyssan, qui dénonce l’actuel
				génocide en cours de la population palestinienne, participe à
				l’occultation d’un génocide passé et en blanchit les
				responsables. 
 
Meyssan qui dénonce les faux attentats
				islamistes du 11 septembre 2001 (voir son livre de 2002,
				L’Effroyable imposture), occulte le laboratoire mondial qu’a
				été l’Algérie de 1992 à 2002, où a été inventé le faux
				terrorisme islamiste dont l’une des manifestations a été
				justement les faux attentats islamistes du 11 septembre 2001. 
 
Et
				que dire de cet article récent paru sur le site Voltairenet.org
				(décidément ce pauvre Voltaire doit se retourner dans sa
				tombe!) 
https://www.voltairenet.org/article220388.html
				 
« Thierry Meyssan, meilleur géopoliticien au monde
				2024 
Ce classement était établi depuis deux ans par
				l’université de Guadalajara. Thierry Meyssan est classé pour
				la troisième année consécutive « premier géopoliticien
				au monde ».  » 
 
Quand même, qui est
				derrière tout cela, et quel humour, pourquoi pas le meilleurs
				géopoliticien de tout l’Univers, voire des Univers,
				et
				de tous les temps passés, présents
				et
				à venir, voire de l’ensemble des mondes et des dimensions
				parallèles ? 
 
Qui
				se moque et nous fabrique ce culte volontairement, ouvertement,
				sciemment
				boursoufflé,
				caricatural et grotesque de la personnalité ? Qui est
				derrière tout cela ? 
 
Et quel anti-Voltaire, car
				Voltaire était tout sauf un pantin, un homme de paille. 
 
Et
				quel genre de personnage peut bien accepter de se soumettre à un
				tel traitement ? 
 
Quant
				au génocide en cours de la population palestinienne, concernant
				ces gens qui dénoncent ce génocide et qui en même temps en
				camouflent un autre et protègent ses auteurs, on ne peut
				logiquement que considérer qu’il n’en n’ont rien à faire.
				Cela ne les dérange absolument pas que des peuples se fassent
				éradiquer. 
 
 
 
				 
				Documentation :
				6 points 
 
1 – Bibliographie (2 livres
				indispensables) 
2 – Traces conservées du site internet
				disparu du MAOL (Mouvement Algérien des Officiers Libres) 
3
				– Site internet en activité des généraux éradicateurs, tenu
				par le fils du général Nezzar 
4 - Rudy
				Reichstadt, Mohamed Sifaoui, Caroline Fourest et cie 
5 –
				Article d’Algéria Watch :  
Réponse au fils du général
				tortionnaire Khaled Nezzar 
6 – Article du Quotidien
				d’Algérie : 
Effarantes
				révélations sur le régime algérien 
 
 
 
1
				- Bibliographie : 
1 – 1 Françalgérie,
				crimes et mensonges d’États, Lounis Aggoun et Jean-Baptiste
				Rivoire, Éditions La Découverte, 2004 
1 – 2 Histoire des
				services
				secrets
				algériens, du MALG au DRS, Lyes laribi, Éditions Erick Bonnier,
				2016 
 
 
 
2
				- http://anp.org/fr/index.html
				a disparu récemment, 2023
				(ex-site
				du MAOL Mouvement des Officiers Algériens
				Libres). 
https://web.archive.org/web/20240000000000*/http://www.anp.orgq
				 
 
 
 
3
				– Site Internet des généraux dits « éradicateurs »,
				tenu par le fils du général Nezzar
				: 
https://www.algeriepatriotique.com/
				 
 
 
 
4 -
				https://twitter.com/lorientxpress/status/1650093318049603584
				 
Les
				cas de Rudy Reichstadt et Mohamed Sifaoui illustrent bien comment
				un petit groupe d'amis (proches de la clique
				Fourest-Enthoven-Printemps Républicain) a pleinement profité du
				#FondsMarianne 
 
 
 
5
				– Article
				de Algéria Watch 
https://algeria-watch.org/?p=86768
				 
 
Réponse au fils du général tortionnaire Khaled
				Nezzar 
				par
				AW · Publié juin 14,
				2023 · Mis à jour juin 25, 2023 
				 
				Par
				Habib Souaïdia, Algeria-Watch, 14 juin 2023 
				Le
				18 mai 2023, le journal en ligne Algérie
				patriotique a
				publié un article très étrange intitulé « L’imposteur
				Pascal Boniface, le râtelier de Schiappa et le général
				tortionnaire ».
				Il y est écrit : « Pascal Boniface qualifie le
				général Nezzar de “tortionnaire”, en appuyant son propos
				par l’affirmation fallacieuse que ce fait serait “documenté”,
				mettant ainsi à l’abri de sa vérité apocryphe les
				terroristes islamistes qu’il absout de leurs crimes. »
				Toute la suite de l’article ne vise qu’à dénoncer la
				prétendue « vérité apocryphe » de Boniface,
				notamment en qualifiant de « torchon » mon livre La
				Sale Guerre (La
				Découverte, 2001), où je documentais comme bien d’autres les
				crimes des forces spéciales de l’armée. Mais rien n’est dit
				de la source de la déclaration attribuée à une « vidéo »
				indéterminée du politologue français, ni de la raison pour
				laquelle ce dernier aurait récemment éprouvé le besoin
				d’évoquer les accusations de « général tortionnaire »
				portées contre le général Nezzar, ministre algérien de la
				Défense de 1990 à 1993. 
				En
				naviguant sur le Web, on découvre rapidement que cet article
				hystérique vise en fait principalement une chronique vidéo de
				Boniface au sujet du journaliste algérien Mohamed Sifaoui (dont
				Algérie
				patriotique ne
				cite pas le nom), mis en cause pour son rôle dans le scandale du
				« Fond Marianne » de Marlène Schiappa. Le propos
				principal de cette chronique, diffusée le 11 mai 2023 sur
				YouTube
				sous
				le titre « Fonds
				Marianne, Mohamed Sifaoui : crédibilité médiatique et
				complotisme »,
				est de relater de nombreux épisodes rocambolesques de la
				carrière médiatique de M. Sifaoui attestant son total « manque
				de crédibilité ». En dix minutes, Boniface ne consacre
				qu’une seule phrase (à 4 mn 8 sec.) au « cas Nezzar » :
				« En 2002, [Mohamed Sifaoui] a accepté d’aller témoigner
				en faveur du général Nezzar, accusé d’être tortionnaire, ce
				qui était largement documenté. » Il est étonnant que
				cette seule phrase ait suffi à déclencher la logorrhée
				haineuse du journaliste d’Algérie
				patriotique.
				Mais cette réaction est significative de la sensibilité
				toujours actuelle du sujet dans l’Algérie des généraux et
				mérite donc qu’on s’y attarde. 
				Dans
				le monde de Nezzar et ses sbires, la vérité n’a pas de place
				Rien
				ne vaut l’examen des faits : le général Khaled Nezzar
				est-il ou non un « tortionnaire » ? On sait que
				celui qui est le propriétaire principal d’Algérie
				patriotique, journal dirigé par son fils, est poursuivi en
				Suisse depuis 2011 pour « crimes de guerre et
				crimes contre l’humanité ». On sait aussi qu’en
				Algérie, une partie du passé, surtout ce qui a eu lieu
				entre 1991 et 2002, fut effacée de la mémoire
				officielle grâce à une atroce loi d’amnistie imposant
				l’amnésie comme raison d’État. Peut-être a-t-on oublié
				dans quel carcan, dans quel étau nous a enfermés le chef de la
				junte militaire et du coup d’État de janvier 1992 ? 
				On
				le sait depuis plus de vingt ans par de très nombreux
				témoignages irréfutables (voir notamment ceux
				réunis en 2004 par le Tribunal permanent des peuples),
				la guerre impitoyable contre les civils qui l’a suivi a
				engendré des monstres, des coupeurs de têtes, des camps de
				concentration, des centres de détention secrets, des massacres,
				des disparus, des tribunaux d’exceptions, des juges cagoulés
				rendant des « injustices » en cascade… Elle a créé
				des légions de terroristes infiltrés par les services spéciaux,
				des faux émirs et des faux groupes terroristes, des vrais et
				faux attentats, des assassinats ciblés, des réfugiés, des
				orphelins, des veuves qui réclament leur mari enlevé par les
				forces de sécurité ou par des groupes armés se réclamant de
				l’islam… Lisons les journaux d’époque, véhicules parfois
				de l’opinion. Écoutons ce que disaient les victimes dans la
				presse et sur les chaînes de télévision, là où il y avait un
				petit espace d’expression, avec tout leur cœur, tout leur
				courage et toute leur foi. Lisons leurs récits, leurs
				témoignages. Écoutons les victimes toujours en vie pour
				raconter la torture qu’elles ont subie dans les centres de
				détention secrets à l’époque où Nezzar était aux
				commandes. Une seule victime aurait suffi à la condamnation
				universelle, mais Nezzar et ses collègues putschistes voyaient
				grand, avec tout un arsenal à leur service. Ils disposaient de
				la menace maffieuse et constante de l’état-major, cette caste
				parasitaire injustifiée dans une nation de 40 millions
				d’habitants et qui dévore aujourd’hui 22 % du budget de
				l’État, des forces armées qui au cours des trente dernières
				années n’ont combattu que leur peuple. 
				J’ai
				vu l’injustice levant un front audacieux, l’humanité
				outragée, le peuple abandonné aux terroristes ou opprimé par
				l’armée. Mais dans le monde où vivent le général Khaled
				Nezzar et ses sbires, la vérité n’a pas de place et Algérie
				patriotique ne recule devant rien. Depuis une dizaine
				d’années que ses journalistes militants de la junte sont à
				l’œuvre, on a du mal à trouver une cause juste contre
				laquelle ils ne se sont pas dressés : les disparus :
				« c’est une supercherie » ; la dénonciation
				de la torture : « c’est un complot visant une
				institution républicaine » ; la lutte
				anticorruption : « nous n’avons pas de corrompus » ;
				l’impunité des criminels : « c’est uniquement les
				islamistes » ; la mise en cause des généraux
				tortionnaires : « ils sont républicains » ;
				le Hirak : « c’est un complot »… Ils ne
				trouvent que des qualités à tout ce qu’un individu décent
				désapprouve instinctivement. Les journalistes du site Algérie
				patriotique se sont livrés à une propagande incessante
				contre la justice, la presse, les militants démocratiques et la
				recherche scientifique, les voix libres. 
				Ils
				ont mené des campagnes injurieuses contre les écrivains qui
				méritent d’être lus, les journalistes, les intellectuels, les
				opposants, les victimes de la dictature. Ils sont viscéralement
				anti-vérité. Seuls le mensonge, l’abêtissement et
				l’autoritarisme les animent. Quand le journaliste met en cause
				Pascal Boniface et « ses compères du qui tue qui »
				accusant le général Nezzar de « tortionnaire », il
				falsifie l’histoire établie, en lui faisant prendre une pente
				amnésique sur les plaintes déposées en France contre Khaled
				Nezzar, ainsi que sur les rapports des organisations
				humanitaires, les documents et les livres écrits sur le sujet.
				Le journaliste aurait pu au moins relater le communiqué
				d’Associated Press du 1er juillet
				2002 qui
				annonçait une énième plainte déposée à Paris par neuf
				Algériens contre l’ancien ministre de la Défense pour
				« torture et traitement cruels, inhumains et
				dégradations ». Ou par exemple citer les communiqués de
				presse du parquet fédéral suisse dont l’un
				valait en
				2018 profession de foi : « Le tribunal pénal fédéral
				refuse de classer l’affaire Nezzar. » 
				Le
				procès de « la sale guerre »
				Il
				y a de l’imposture dans ce journal qui présente le procès de
				juillet 2002 à Paris, suite à la plainte en diffamation
				contre moi du général Nezzar, comme un procès « intenté
				par le général Nezzar contre François Gèze et sa clique ».
				Le summum de la bêtise et de la manipulation. 
				Là
				encore, je pense qu’un petit rappel sur ce « procès de
				La
				sale guerre »
				que le général Nezzar appelle le « procès de Paris »
				ne fera pas de mal par ce temps d’amnésie générale (voir les
				minutes
				intégrales des audiences
				publiées
				peu après par La Découverte). Quand le général Khaled Nezzar
				a convoqué une conférence de presse en 2001 à Alger, il s’est
				référé à la diffusion, le 27 mai 2001, sur la chaîne
				publique La Cinquième, d’une émission intitulée « Droits
				d’auteurs » d’une durée de cinquante minutes, au cours
				de laquelle sont intervenus l’historien français Pierre
				Vidal-Naquet et l’écrivain Noël Favrelière, dit Noureddine
				(ex-sous-officier parachutiste de l’armée française durant la
				guerre d’Algérie, il avait déserté en 1956 pour sauver des
				combattants du FLN de l’exécution extrajudiciaire ; il
				est l’auteur d’un récit Le
				Désert à l’aube publié
				par les Éditions de Minuit en 1960). Dans ce cadre, j’étais
				invité pour évoquer mon ouvrage La
				Sale Guerre,
				publié aux Éditions La Découverte en février ; j’ai
				dénoncé la responsabilité de Khaled Nezzar comme ancien
				ministre de la Défense dans la terrible « sale guerre »
				conduite par les généraux contre la population civile, et je
				l’ai accusé d’être un « lâche » ayant fui ses
				responsabilités devant la justice française après qu’une
				plainte pour torture a été déposée contre lui à Paris. C’est
				pourquoi le général m’a attaqué en diffamation. Le procès
				s’est déroulé pendant une semaine en juillet 2002, avec
				de nombreux témoins convoqués par les avocats des deux parties,
				dont, en faveur du général Nezzar, un certain… Mohamed
				Sifaoui. 
				Le
				récit fantaisiste de cet épisode par le journaliste d’Algérie
				patriotique reprend
				curieusement, et très fidèlement, l’argumentaire mensonger
				d’un
				article publié le 28 août 2007
				sur
				le site Prochoix.org par la journaliste Caroline Fourest, qui y
				saluait un
				film controversé à
				la gloire de son ami Sifaoui, témoin de Khaled Nezzar (voir la
				critique
				argumentée de ce film par
				le journaliste Alain Gresh, et ma
				réponse à Fourest).
				Seize ans après, le journal militant s’essaie à nouveau à
				réécrire le réel comme au temps des propagandes à gros
				sabots… Alors que, quand je l’ai rencontré en 2000, Sifaoui
				clamait partout qu’il avait dû se réfugier en France pour
				fuir la persécution de l’armée algérienne (avant de s’y
				rallier publiquement un an après), le journaliste d’Algérie
				patriotique n’hésite
				pas à mentir avec aplomb : « Cet ancien journaliste a
				fui non pas le “régime des généraux” mais les hordes
				islamistes sauvages auxquelles François Mitterrand a ouvert
				toutes grandes les portes de la France pour y commettre des
				attentats à peine trois ans plus tard. » 
				Mais
				là aussi, la manière de transformer le témoin de Nezzar est
				tout aussi bancale. « Fuir les hordes islamistes »,
				comme s’il y avait en Algérie deux régimes, un « militaire »
				et l’autre « islamiste » ? Que dire alors du
				rapport de Reporters sans frontière (RSF) qui a soutenu Sifaoui
				en 2000 en affirmant : « Mohamed Sifaoui a subi un
				véritable harcèlement et reçu des menaces de la part des
				militaires pour avoir tenté d’enquêter sur certains
				assassinats et sur la question des “disparus”. Craignant pour
				sa vie, il dut s’exiler fin 1999 » ? C’est sur la
				base de ce témoignage – résultat de la naïveté de RSF,
				abusé par Sifaoui – que l’OFPRA a accordé le statut de
				réfugié politique au témoin du général Khaled Nezzar. Je
				pourrais continuer à citer d’autres faits vérifiables, mais à
				quoi bon tenter de convaincre des gens qui écrivent des articles
				sans aucun rapport avec les faits ? Je conseillerais à
				quiconque veut s’essayer à comprendre l’Algérie et son
				histoire récente de laisser tomber les livres du général
				Khaled Nezzar et des « démocrates non pratiquants »
				éradicateurs algériens, qui ressemblent un peu à ceux des
				régimes fascistes d’autrefois et qui sont fort ennuyeux. 
				Mon
				intention première n’était pas d’examiner en détail les
				articles orduriers et mensongers de tout ce qu’a écrit la
				presse algérienne sur cette période, mais il y a quelque chose
				dont il me fallait absolument parler. Comme, semble-t-il, bien
				peu vont le faire, je veux m’élever contre l’attitude vile
				et lâche adoptée par la presse nationale et nombre
				d’intellectuels et journalistes algériens devant la
				falsification et la manipulation de l’histoire dans ce pays. Ce
				qui m’inquiète, c’est l’attitude de ces intellectuels,
				écrivains et journalistes, qui disent partager la version des
				faits du régime, quelle que soit la direction qu’elle prenne –
				dans le passé, comme dans le cas présent, ils se sont abaissés
				jusqu’à prétendre que « les disparus en Algérie ont
				rejoint les maquis » ! Ils devraient se rappeler qu’on
				finit toujours par payer sa malhonnêteté et sa couardise. Et
				qu’on ne peut imaginer que, pendant des années, on peut se
				comporter en lèche-bottes propagandiste de la dictature, ou de
				tout autre régime, puis retrouver un beau jour une normalité
				mentale. 
				Ils
				devraient se rappeler qu’en 2019 le général Khaled Nezzar,
				toujours poursuivi en justice pour crimes de guerre en Suisse et
				menacé en Algérie de poursuites pour « complot contre
				l’autorité de l’armée et de l’État », s’était
				provisoirement auto-exilé à
				Barcelone après avoir fui la justice militaire algérienne (mais
				son entregent lui a permis de revenir ensuite sans difficulté).
				Et qu’en septembre 2019, on a vu à la télévision
				publique le puissant ex-chef du Département de renseignement et
				de sécurité (DRS), le général Mohamed « Tewfik »
				Médiène, escalader les marches du tribunal militaire de Blida ?
				(Il y sera condamné à quinze ans de prison, mais gracié en
				2021.) À l’heure où j’écris ces lignes, plus de cent
				cinquante officiers et généraux-majors – la fine fleur de
				l’armée « républicaine » et qui ont fait « des
				grandes écoles » comme l’a rappelé Khaled Nezzar –
				sont en prison pour corruption, complot, trahison… et j’en
				passe. Même si c’est d’abord le résultat de luttes de clans
				et de règlements de comptes entre « décideurs » et
				si le citoyen ordinaire n’a aucune idée de l’énormité d’un
				tel scandale, cela montre en tout cas le vrai visage de la caste
				de généraux prétendument « républicains » qui
				possède l’Algérie. Et que leurs complices civils ne sont pas
				à l’abri des règlements de comptes. En ira-t-il un jour de
				même pour leurs relais en France ? 
				 
 
 
6
				- Effarantes
				révélations sur le régime algérien 
				 
				Affaires
				Des Généraux Publié dans Le
				Quotidien d'Algérie le 25 - 10 - 2009
				https://www.djazairess.com/fr/lequotidien/7501
				 
 
Mouvement
				Algérien des officiers libres (MAOL) 
 
Le cours de
				l'histoire de l'Algérie a changé par la survenue de nombreux
				événements en une période de temps relativement courte. La
				métamorphose que l'armée a subit y a largement contribué. Dans
				une première phase, l'ANP a connu une série de changements
				profonds entre janvier 92, date du coup d'état contre Chadli
				Bendjedid et juin 92, date du meurtre de Mohamed Boudiaf, et qui
				se sont traduits par l'éloignement des « hommes » de Chadli
				des postes stratégiques. Les changements les plus importants
				sont survenus après l'assassinat du président Boudiaf, et c'est
				cette période critique qui a été la plus mouvementée et sans
				doute la plus sanglante de toute l'histoire de l'armée, surtout
				durant l'année 1997. 
Pour comprendre la situation actuelle,
				il faut remonter un peu dans le temps et plus précisément à la
				période qui a précédé les événements d'octobre 88; à cette
				époque mouvementée, les services de la sécurité militaire
				(DCSM) étaient en pleine décomposition suite à une série de
				décisions pseudo-politiques assassines prises à la fin des
				années 80. 
 
Le Syndrome Belkheir: 
Larbi Belkheir
				qui était alors chef de cabinet de Chadli Bendjedid en charge de
				la question « Sécurité Nationale » avait tout fait pour
				diminuer de l'efficacité des services secrets ou du moins
				canaliser leur travail. Pour se faire, il avait réussi à
				convaincre Chadli de la nécessité d'une restructuration des
				services secrets en vue d'un meilleur contrôle des structures de
				l'état. Larbi Belkheir savait plus que quiconque qu'il fallait
				diviser pour durer, et diviser les services secrets n'était pas
				tâche facile et surtout pas à la portée du premier venu.
				C'était la raison pour laquelle il avait présenté son projet
				sous l'optique du modernisme occidental et du souci sécuritaire;
				en réalité, Chadli Bendjedid avait approuvé cette mesure,
				parce qu'elle allait le conforter dans son poste, mais aussi
				parce qu'il fallait absolument séparer Kasdi Merbah (l'homme qui
				l'avait amené au pouvoir) de ses anciens contacts qui étaient
				restés actifs au sein de la DCSM. 
Le général Medjdoub
				Lakhal Ayat qui avait été désigné à la tête de la direction
				centrale de la sécurité militaire (DCSM) après le départ de
				Kasdi Merbah, était un personnage tout à fait contraire à son
				prédécesseur. Ex-officier de l'armée française tout comme
				Chadli, sa passivité et son attachement au service de la
				personne de Chadli avaient été des facteurs décisifs pour sa
				nomination à la tête de la SM. Lakhal Ayat était tout à fait
				acquit aux thèses révisionnistes de son ami Larbi Belkheir, et
				avait accepté la division de la DCSM ainsi que la suppression de
				certains de ses plus importants services sans difficultés face
				aux insistances de Larbi Belkheir. C'était à cette occasion que
				le fameux service de la prévention économique (Le PE, une sous
				direction de la DCSM en charge des investigations de crimes
				économiques, détournements, malversations, corruption… etc)
				avait été dissous, à cause du nombre important d'affaires que
				le service traitait et envoyait pour être jugées à la court
				des comptes d'une part, mais surtout à cause de la qualité des
				personnes mises en cause par les investigations du service dans
				ces affaires et qui venaient de mettre à nu le noyau de ce qui
				sera quelques années plus tard connu sous le nom de la mafia
				politico-militaire. 
En réalité, au lieu de présenter à
				la justice les personnes mises en examen pour ce qui était à
				l'époque considéré comme un délit très grave, les choses ont
				été simplifiées par l'élimination d'un service tout entier
				par une simple décision politique; la porte était alors grande
				ouverte devant tous les rapaces qui n'ont pas perdu leur temps
				depuis. 
Tout cela n'était qu'un des objectifs primaires
				fixés par Larbi Belkheir, et non pas le plus important, il avait
				même réussi à imposer l'idée que le nouveau service qui
				remplaçait la DCSM avait besoin de jeunes cadres et que les
				anciens étaient bons pour la retraite, et ainsi des centaines de
				cadres de la DCSM furent mis à la retraite anticipée ou
				affectés vers d'autres secteurs et remplacés par de jeunes
				recrues sans la moindre expérience. La passation du savoir n'a
				jamais eu lieu entre les deux générations du service. 
Suite
				à cela, Chadli Bendjedid avait officialisé le projet de
				Belkheir par un décret présidentiel, et deux services avaient
				en effet vu le jour : 
* La Délégation Générale à la
				Documentation et à la Sécurité (DGDS), service responsable de
				la sécurité intérieure et extérieure du pays, constitué
				d'anciens cadres de la DCSM (les plus rapprochés de Lakhal Ayat
				et donc de Belkheir) et d'autres recrutés du civil sur concours
				ou recommandation. 
* La sécurité de l'armée (DCSA) qui
				avait pour mission la sécurité de l'armée avec pour seule
				recommandation de ne pas se mêler des affaires qui relevaient du
				secteur de la Sécurité intérieure, de la sécurité
				présidentielle, du secteur économique et surtout de la sécurité
				extérieure. En réalité la SA qui avait du temps de Merbah les
				pleins pouvoirs (puisqu'elle avait pour mission la sécurité de
				toute l'armée et par conséquent celle de toute la nation),
				était reléguée au second plan, celui de simple policier de
				l'ANP et de simple conseiller à la sécurité nationale. 
La
				fracture était profonde et les mécontents au sein même de la
				DCSA étaient nombreux, il était dur pour eux d'accepter après
				des années de loyaux services d'être mis sur une voie de
				garage. Les cadres de la DCSA avaient refusé cette politique des
				demi-mesures et avaient tout fait pour désobéir aux ordres
				reçus (avec la bénédiction de certains chefs) en travaillant
				sur des affaires qui relevaient désormais de la compétence de
				la DGDS malgre un appauvrissement très important en moyens
				materiels décidé par le commandement. La guerre des services
				commençait à faire rage, chaque service voulait s'imposer sur
				le terrain, et les potentialités des services opérationnels des
				deux côtés étaient par conséquent détournées de leurs
				vraies missions et les décideurs pouvaient ainsi faire des
				affaires sans être inquiétés. 
C'est grâce à la
				conscience de certains cadres de la DCSA que l'affaire «
				Mouhouche » par exemple avait vu le jour. Toutes les
				investigations avaient été faites dans le secret le plus
				absolu, le prénommé Mouhouche avait été trouvé coupable de
				détournement de plusieurs millions de dollars avec son complice
				Toufik Bendjedid (le fils aîné de Chadli), et c'était Larbi
				Belkheir qui avait donné un coup de pousse à Toufik Bendjedid
				pour l'obtention du prêt bancaire en devises auprès de la BEA.
				Quand l'affaire avait été rendu publique, Larbi Belkheir avait
				réussi à soustraire le fils de Chadli à la justice en
				l'envoyant par avion spécial à son oncle, en poste au
				Venezuela,
				et le petit capitaine procureur militaire de l'époque en
				l'occurrence le capitaine Belkacem Boukhari (devenu général
				après la condamnation des leaders du FIS en 90) avait été
				relevé de ses fonctions à Blida
				après avoir demandé à écouter Toufik Bendjedid. Il n'avait eu
				que les insultes de Belkheir au téléphone, avec l'arrogance qui
				était bien celle de ce dernier. 
Belkheir avait joué le
				rôle de sauveur pour Chadli qui lui cédait la gestion des
				affaires de l'état un peu plus chaque jour. Une autre affaire
				avait encore fait du bruit, incriminant l'un des bras droits de
				Belkhier ; ce dernier l'avait nommé comme directeur de Riadh El
				Feth (et avant cela comme responsable du projet de contruction de
				tout le site), le colonel Hocine Senouci avait géré le complexe
				pour son propre compte et pour celui de Belkheir allant même
				jusqu'à imprimer des tickets d'entrée pour le centre et qui
				rapportaient chaque jour des dizaines de milliers de dinars (cash
				reversé aux comptes des deux complices). Senouci fut arrêté
				par la DCSA puis relâché sans la moindre poursuite mise à part
				une réaffectation par Belkheir à la présidence de la
				république avec quelques millions de dinars en poche. Belkheir
				avait évoqué un vice de forme de la procédure: la DCSA n'etant
				pas autorisé à gérer ce genre de dossier qui était désormais
				clos. Les affaires qui mettaient à nu Belkheir étaient
				nombreuses, mais les pressions étaient trop fortes et parfois
				insupportables; à chaque fois qu'une affaire apparaissait, des
				sanctions suivies de mutations étaient prises contre les
				officiers qui avaient fait du zèle! 
Quelques mois avant les
				événements d'octobre (mis en scène par Larbi Belkheir & CO
				pour liquider le FLN des sphères du commandement de l'état au
				profit de la présidence), les services opérationnels de la DGDS
				(plus tard DGPS) étaient en plein délabrement. Dotés de
				nouvelles recrues sans expérience aucune, les services de
				renseignement en général avaient perdu leur efficacité
				habituelle ; même le travail qui était fait n'avait plus aucune
				relation avec la sécurité de l'état, et la plupart des
				dossiers traités, était ordonnée par le commandement et
				concernait des personnes bien précises. Ce travail était appelé
				au sein du service opérationnel : enquêtes de sécurité; leur
				seul but était la collecte d'informations capables de servir à
				court ou long terme comme moyens de pressions et de manipulations
				d'objectifs civils et militaires ! Un objectif visé était une
				cible atteinte même s'il fallait faire toute une mise en scène
				pour faire tomber la personne en question. 
Comme la
				compromission a toujours été le meilleur moyen de contrôle et
				de manipulation des sujets intéressants, Larbi Belkheir aidé
				par Lakhal Ayat, avait réussi de la sorte à construire une base
				de données très solide, visant à contrôler toute la classe
				politique du pays, tous bords confondus. 
Suite à la maladie
				inopinée du gènèral Lakhal Ayat, ce dernier avait demandé au
				président Chadli de prendre sa retraite. C'était le général
				Mohamed Betchine qui fut nommé par Chadli en personne au poste
				de directeur de la DGPS. Chadli avait pensé remplacer plus tard
				Larbi Belkheir par Betchine, comme il devait le faire quelques
				années auparavant par le géneral Bouceta, Mais Larbi Belkheir
				était toujours en alerte et savait agir le moment venu. 
En
				arrivant aux commandes de la DGPS (Direction Générale de la
				Prévention et Sécurité), après avoir passé plus d'une année
				à la tête de la direction centrale de la sécurité de l'armée
				(DCSA), le général Mohamed Betchine s'était vite entouré
				(comme de coutume), d'officiers en qui il avait confiance et sur
				lesquels il pouvait compter. La sensibilité de son nouveau poste
				lui avait imposé certains changements qu'il avait vite opéré à
				la tête des sous directions de la DGPS, en commençant par les
				plus sensibles, à savoir le service opérationnel ANTAR à Ben
				Aknoun, la DDSE, les finances et le chiffre. 
Il était
				impératif pour Betchine de faire un peu le ménage dans cette
				nouvelle direction qui avait souffert suite à la division de la
				direction mère (DCSM), et plusieurs officiers à la réputation
				douteuse ont été purement invités à faire valoir leur droit à
				la retraite anticipée. Parmi ces officiers figurait le
				lieutenant colonel Smain Lamari, qui a été chassé par Betchine
				en personne de son bureau au siège de la direction de la DRS à
				Dely-Ibrahim après que Smain soit venu demander à son nouveau
				chef la reconsidération de cette décision. 
Smain Lamari
				dit Elhadj avait alors demandé secours à Larbi Belkheir (avec
				qui il avait construit avec le temps des liens étroits) qui le
				sauva ainsi d'une triste fin en le nommant auprès de lui à la
				présidence de la république. 
Comme Betchine lui-même
				était un officier issu de l'armée régulière, il était
				biensûr évident que les officiers qu'il voulait auprès de lui
				soient pour la plupart de la même origine, le reste des
				officiers furent puisés dans les effectifs de la DCSA où il
				avait réussi à se construire une base d'appui avec des éléments
				comme le commandant Abdelhak Benzlikha alias Commandant Abdelhak
				qui était directeur du CPMI dans la période où Betchine était
				à la DCSA, et qui avait suivi Betchine à la DGPS et avait pris
				le commandement du centre opérationnel ANTAR. 
Tant que
				Betchine était à la tête de la DCSA, il était loin des
				pressions exercées par les différents acteurs du pouvoir, mais
				au moment où il est passé à la tête de la puissante DGPS, il
				fut astreint à plus d'obligations dont la plus rude était de
				rendre des comptes à Larbi Belkheir. Les deux hommes étaient
				courtois au début mais très vite cette courtoisie avait cédé
				la place à la discorde et à la mésentente; Larbi Belkheir
				voulait que tout le monde lui rende des comptes avant le
				président de la république et donnait même des ordres à
				Betchine qui n'était pas une personne à faire les petites
				courbettes face à ce moudjahid de seconde classe qu'il
				considerait en fait comme un homme au passé douteux. 
En
				novembre 89, Belkheir avait réussi son premier coup de stratège,
				en réussissant à convaincre Chadli Bendjedid de limoger Kasdi
				Merbah de son poste de Premier ministre sous prétexte d'une
				tentative de coup d'état que Kasdi préparait avec l'aide de
				Betchine d'une part, et de nommer Mouloud Hamrouche qui était le
				secrétaire général de la présidence (ami personnel de
				Betchine et rival de Belkheir au siège de la présidence) au
				poste de Premier ministre à la tête du nouveau gouvernement
				d'autre part; il venait ainsi de se consacrer maître absolu de
				la présidence de la république en accumulant le poste de chef
				de cabinet et celui de secrétaire général. Kasdi Merbah ne
				pouvait pas du tout imaginer qu'un officier de seconde zone comme
				Larbi Belkheir pouvait réussir toutes ces combines et avoir
				raison du maître de l'intelligence en Algérie, mais plus grave
				encore, il était loin de se douter que ce même officier allait
				ordonner sa liquidation physique quatre ans plus tard alors que
				Merbah préparait sa revanche avec le président Mohamed
				Boudiaf. 
Grand calculateur ou génie du mal, Larbi Belkheir
				préparait son dauphin Mohamed Mediene qu'il avait plaçé à la
				tête de la DCSA après le départ de Betchine en 1990, pour
				prendre sa chance. Quand Larbi Belkheir ne pouvait plus contrôler
				Betchine, il était très facile pour lui de convaincre une fois
				de plus Chadli de le remplacer. Le candidat au poste de la
				nouvelle direction unifiée DGPS-DCSA (Appelée DRS par décret
				présidentiel une fois de plus) était fin prêt ; le général
				Mediene Mohamed Alias Toufik, un produit fait maison que Belkheir
				avait façonné comme un artiste. Toufik était chef de sécurité
				au bureau de la 2ème région militaire à Oran
				(DRSM2) au moment où chadli était chef de région, les deux
				hommes se rencontraient très souvent autour d'une table pour
				jouer aux cartes avec entre autres Belkheir. Toufik était déjà
				à cette période très proche de Chadli qu'il couvrait vis-à-vis
				de la DCSM. Chadli avait eu des altercations avec l'officier
				prédécesseur de toufik au poste de DRSM2 parce que l'officier
				en question faisait son travail et menait des investigations sur
				l'enrichissement illégal de certains notables à Oran
				intimement liés à Chadli. La nomination de Toufik était une
				aubaine et les trois hommes ne se quittaient jamais. 
Smain
				Lamari a été promu après le départ de Betchine au grade de
				Colonel et nommé plus tard à la tête de la DCE (Direction du
				Contre Espionnage). Larbi Belkheir avait réussi (façon
				Frankenstein) à créer les deux monstres les plus redoutables de
				toute l'histoire de l'Algérie; sa seule motivation était
				l'enrichissement personnel et la protection de ses biens. Des
				années plus tard, les produits de cette macabre science du
				complot, surpassèrent le maître et restent encore à ce jour à
				leurs postes. 
 
De Chadli à Zeroual : 
A la fin de
				l'année 1991, lorsque la situation en Algérie était
				bouillante, Le général Mohamed Lamari, alors chef des forces
				terrestres à l'état major de l'ANP, s'était distingué par son
				opposition à la politique pro-islamiste du président Chadli
				qu'il critiquait ouvertement dans les sphères du commandement de
				l'armée, et plus grave encore, il faisait même du lobying parmi
				les chefs de l'ANP et appelait au renversement de Chadli par la
				force. Ses cris étaient tellement forts qu'ils étaient même
				arrivés à la population civile qui parlait dans la rue de
				l'imminence d'un coup d'état contre Chadli. Le président de la
				république eut biensûr connaissance de ces rumeurs qu'il savait
				fondées, et devant la montée de la pression au sein de l'armée,
				il demanda au chef de la garde républicaine, le général
				Mohamed Dib, des informations sur la capacité du corps de la
				garde républicaine à contrecarrer un coup d'état. La question
				était surprenante pour le général Dib qui répondit par son
				incompétence à protéger le siège de la présidence sans
				l'appui d'armes lourdes car celles-ci avaient été reversées à
				l'état major de l'ANP au mois d'octobre 91, sur les ordres de
				Chadli lui-même. Chadli s'étonna de cette réponse qui lui fut
				confirmée par Larbi Belkheir; Ce dernier lui avait fait signer
				l'ordre sans même qu'il ne s'en aperçoive. 
Partisan
				farouche de la prise ouverte du pouvoir par l'ANP « comme au
				Chili », Mohamed Lamari agaçait Khaled Nezar par son arrogance
				et son indiscipline. Le terme « coup d'état » était un tabou
				dans le langage militaire, lourd de conséquences, mais Mohamed
				Lamari fonçait la tête baissée sans réfléchir, et au lieu de
				faire passer l'éviction de Chadli comme une décision volontaire
				et réfléchie de démission (pour diminuer l'effet à l'échelle
				nationale et internationale), les gesticulations de Mohamed
				Lamari avaient contrecarrer cela et le monde entier parlait de
				coup d'état militaire, pire il avait donné un argument de
				taille aux opposants de tout azimut : « l'illégalité », ce
				qui lui avait valu d'être demis de son poste de CFT le 19 avril
				1992, et nommé à un poste fantôme de « conseiller au MDN ».
				Presque tout de suite après, il fut invité à faire valoir son
				droit à la retraite. 
Après la liquidation de Boudiaf,
				l'ANP fut frappée de plein fouet par les retombés politiques et
				médiatiques de cette affaire. Le climat au sein de l'institution
				militaire était des plus électriques, et le fait qu'une poignée
				de généraux au sommet de cette même hiérarchie ait eu une
				telle initiative, était une chose tout à fait inadmissible mais
				surtout dangereuse pour l'avenir de l'ANP. Plusieurs officiers de
				haut rang s'étaient joints pour condamner ouvertement l'attitude
				laxiste du ministre de la défense, Khaled Nezar, face à la
				situation ainsi que celle des services en charge de la sécurité
				du président. 
Ce qui était très grave, est que la
				situation était sans précédent et que pour la première fois
				au sein même de l'ANP, des officiers avaient osé critiquer et
				exprimer ouvertement leurs refus et leur indignation face à un
				tel acte. L'image était très claire et les suspicions d'un
				complot n'avaient nul besoin de subsister puisque la certitude
				était acquise pour une bonne partie du personnel militaire. Pour
				la nouvelle génération d'officiers, combattre le terrorisme
				était une mission que l'armée pouvait endosser sans hésitation,
				mais liquider Si Tayeb, un des piliers de la révolution était
				tout à fait contraire aux principes même de fondement de
				l'ANP. 
Les généraux Khaled Nezar, Mohamed Touati et Toufik
				étaient dépassés par les répercutions de l'opération
				Boudiaf, et avaient très certainement misé sur l'esprit de
				rigueur militaire et le respect hiérarchique pour contenir toute
				forme de mécontentement. Le contraire s'était produit, et
				l'effet était dévastateur : la perte de confiance dans le
				commandement de l'armée était palpable, ce qui avait obligé
				les responsables à convoquer, en toute urgence, le conseil de la
				défense (Chefs de corps et régions militaires ainsi que les
				différents chefs d'états majors et les inspecteurs) au
				cinquième jour de l'assassinat du président Boudiaf. 
Le
				jour de la réunion, la gravité de la situation pouvait se
				mesurer par le poids du silence qui régnait dans la salle de
				réunion située non loin du bureau du ministre de la défense.
				Les généraux responsables de la crise en l'occurrence Khaled
				Nezar, Mohamed Mediene, Mohamed Touati, Mohamed Ghenim,
				Abdelmalek Guenaizia et BenAbbes Gheziel étaient assis en face
				du reste des cadres de l'ANP. Nezar et Toufik s'adressèrent
				successivement aux responsables de l'ANP sur un ton ferme et
				plutôt autoritaire qui soulignait bien le criticisme du moment
				et des assurances furent données pour que la justice puisse
				faire son travail avec le plus de transparence possible (en
				respectant le secret militaire). Il était bien évident à
				l'expression affichée par certains visages présents à cette
				réunion, que les arguments déguisés et les assurances
				présentées par le ministre et son responsable des services de
				la DRS étaient loin de convaincre, et cachaient mal une
				magouille qui sentait le sang. 
Quand la parole fut donné
				aux membres présents, de rares officiers avaient osé s'exprimer
				demandant des sanctions allant jusqu'à la démission de tous les
				responsables du corps de la sécurité « comme cela se fait dans
				toutes les armées du monde », parmi lesquels, le général
				Hocine Benhadid, le plus jeune général de l'ANP, le général
				Khelifa Rahim, chef de la deuxième région militaire et Le
				général Yahia Rahal, inspecteur des forces aériennes. Le
				général Toufik ne pardonna jamais au général Benhadid de
				s'être exprimé en premier comme l'aurait fait un fervent
				opposant à la politique des généraux putschistes, mais aussi
				et surtout d'avoir osé demander au ministre de la défense de
				prendre ses responsabilités et de sanctionner les responsables à
				haute échelle pour préserver la réputation de l'ANP. 
Même
				le général Mohamed Touati avait essayé d'y mettre du sien en
				banalisant la situation qu'il trouvait tout à fait normale vu
				l'infiltration de l'ANP par des éléments adhérant au courant
				islamiste; Boumaarafi était un exemple typique selon lui et pour
				palier a cette faille, il fallait selon ses termes « faire un
				peu le ménage dans la maison et sectionner tous les membres
				malades; « Si ton bras droit te gêne alors coupes-le ».
				Certains officiers ne partageaient pas l'idée de ce « ménage »
				et ils le firent savoir; chaque mot prononcé, résonnait comme
				un obus dans la salle! 
Face au silence du chef d'état major
				Abdelmalek Guenaizia, Khaled Nezar finit par perdre son sang
				froid; ses dernières paroles étaient des menaces très claires
				contre tous ceux qui mettraient en danger l'unité du rang
				militaire. Les rares opposants avaient reçu des réponses en
				messages à peine voilés ; une nouvelle aire avait commencé
				pour les officiers de l'ANP. Le seul officier qui avait prit la
				parole après le ministre de la défense était le général
				Mohamed Lamari; son allocution n'avait pour objectif que le
				soutien inconditionnel des mesures proposées par Touati et
				s'était même permis de proposer à Khaled Nezar de prendre les
				rênes du pouvoir; les civils selon Mohamed Lamari étaient des
				bons à rien, indisciplinés qui ne pouvaient rien faire
				d'eux-mêmes ; le peuple algérien qu'il appelait, »société
				civile » n'avait aucune maturité politique, et donc incapable
				d'être confié la direction de l'état. 
Cette intervention
				avait sauvé Mohamed Lamari; Khaled Nezar qui cherchait des
				fonceurs qui ne reculaient devant rien, avait fini par trouver ce
				qu'il cherchait. Mohamed lamari fut convoqué le jour même au
				bureau du ministre qui lui annonça de bonnes nouvelles. Le nom
				de Mohamed Lamari fut rajouté in extremis à la liste des
				généraux (Mohamed Djenouhat, Tayeb Derradji, Khelifa Rahim et
				Djouadi Abdelhamid) promus au grade de « général major », le
				05 juillet 1992. De plus un nouveau corps fut crée spécialement
				pour lui, le CCLAS (Commandement de Coordination de la lutte
				Contre les Activités Subversives), sa mission: La chasse au
				sanglier. 
Quelques semaines après, d'autres réunions, plus
				intimes, eurent lieu entre Khaled Nezar, Mohamed Touati, Mohamed
				Mediene, Abbess Gheziel et Abdelmalek Guenaizia, l'ordre du jour
				était la discussion de l'opération « Ménage ». Les décisions
				qui avaient découlé de cette mesure étaient à peine
				croyables, des mises en retraite anticipée, des radiations sans
				droits, des arrestations et même des liquidations physiques de
				sang froid. Le général Mohamed Lamari était tout le temps sur
				le terrain et aidé par Toufik, il avait réussi plusieurs
				opérations sur tout le territoire de la première région
				militaire, sa devise était de frapper fort et vite les groupes
				terroristes et rentrer à la base avec zéro prisonnier. Le
				ministre de la défense lui accordait tous les moyens matériels
				et humains dont il avait besoin et ses hommes étaient choisis
				parmi l'élite des forces spéciales (Commandos). Ses méthodes «
				choc » ne faisait pas l'unanimité parmi les autres officiers de
				l'ANP, et il s'était fait beaucoup d'ennemis parmi lesquels les
				généraux : Hocine Behadid, Khelifa Rahim et surtout Abdelmalek
				Guenaizia, le chef d'état major qui se plaignait tout le temps à
				Khaled Nezar du comportement de son protégé, mais le ministre
				de la défense ainsi que Mohamed Touati prenaient toujours la
				défense de Mohamed Lamari. 
Dans le magazine officiel de
				l'ANP « Eldjeich » paru le 09 mars 1993, le général major
				Mohamed Touati (porte-parole du MDN et conseiller politique du
				ministre de la défense Khaled Nezar) avait pris l'initiative de
				publier un article dans lequel il avait longuement détaillé la
				position de l'ANP et avait expliqué les raisons du choix fait
				par le commandement de l'armée pour contrer l'islamisme.
				L'article signé par Touati était sans précédent de part son
				contenu, car en réalité le général Touati avait expliqué sa
				théorie (déjà connue et approuvée par les « Janviéristes »
				depuis le coup d'état contre Chadli) du tout sécuritaire ou
				l'éradication. Le message était adressé aux cadres de l'ANP
				qui devaient comme leurs chefs, adhérer aux fondements
				idéologiques de la lutte anti terroriste avec des convictions
				comparables aux arguments staliniens, la seule différence était
				que Touati avait mis l'accent sur l'unité de l'armée et la
				sauvegarde de l'Algérie qui était au seuil d'une guerre civile.
				L'article repris par la presse nationale était aussi destiné à
				la consommation locale, et visait la mobilisation d'une partie du
				peuple pour le soutien actif et l'aide des forces de sécurité
				dans leur combat contre le chaos et l'obscurantisme. Cet appel
				aux forces vives de la nation était aussi une incitation à la
				révolte et à la formation d'une résistance locale pour la
				lutte anti-terroriste. 
En claire, le plan de Touati était
				assez simple, pour ne plus entendre parler de l'islamisme il
				fallait suivre un plan précis: 
* Centraliser le pouvoir
				décisionnel au sein de l'ANP et dégager un noyau de
				commandement uniforme. 
* Identifier les éléments
				islamistes présents d'abord dans les milieux de l'ANP et les
				éliminer au cas par cas. 
* Punir avec le plus de sévérité
				toute personne appelant à la révolte ou à la désobéissance
				au sein de l'armée. 
* Assigner aux services secrets tous
				les moyens nécessaires à leur mission exclusive qui consiste en
				la récolte et l'exploitation rapide des informations. 
* Ne
				pas hésiter à pratiquer la méthode de l'exemple à ne pas
				suivre, pour montrer la fermeté du commandement. Récompenser
				les bons éléments avec beaucoup de générosité et veiller à
				leurs promotions (la politique du bâton et de la carotte). 
*
				Impliquer la société civile dans la lutte anti-terroriste et la
				création de milices d'autodéfense encadrées par des anciens
				moudjahidin ou des ex-militaires. 
* Soutenir la lutte des
				forces de sécurité par une campagne de propagande médiatique à
				l'échelle internationale. 
* La reprise par l'état de tous
				les lieux de culte et uniformiser le discours religieux à
				travers le pays. 
* Reformer la société algérienne dans
				les domaines sensibles de l'éducation, la famille et la
				justice. 
* Création de cours spéciales pour le suivit
				exclusif des affaires liées au terrorisme et l'application des
				mesures légales décidées pour la circonstance. 
*
				Organiser le soutien de la lutte anti-terroriste par la
				communauté intellectuelle et politique à l'échelle nationale
				et internationale. 
Ces mesures qui furent appliquées à la
				lettre par Mohamed Lamari, Toufik et Smain Lamari ont conduit
				l'Algérie à une situation catastrophique, car Touati avait omis
				un point très important : le peuple algérien ne croyait plus en
				ses dirigeants depuis octobre 88. 
Pour certains généraux,
				fervents défenseurs du projet de création d'une armée
				professionnelle loin de la politique, comme Le général Hocine
				Benhadid, l'implication de l'ANP dans les événements d'octobre
				en premier lieu, la destitution de Chadli en second lieu et la
				mort du président Boudiaf en dernier lieu avaient mis l'ANP dans
				une position très vulnérable vis-à-vis de la société civile.
				Le plus grave était que l'institution militaire avait perdu le
				crédit chèrement acquit pendant la guerre de libération ; en
				effet parler de l'ANP revenait à citer le passé glorieux de
				l'ALN et rappelait surtout l'amour et la confiance qui la reliait
				au peuple algérien, mais tout cela avait disparu. Le tout
				sécuritaire était une option sans aucune garantie de réussite
				et la crise politique devait et ne pouvait être traitée que par
				les politiciens. 
Cette conviction avait valu à Hocine
				Benhadid et à ses « alliés » d'être écarter de la sphère
				du commandement de l'armée au profit de jeunes loups comme
				Mohamed Lamari, Fodil Cherif, Said Bey et d'autres généraux qui
				adhéraient aux thèses éradicatrices de Mohamed Touati, le «
				Mokh ». 
Tous les ennemis de Mohamed Lamari furent évincés
				par Khaled Nezar pour lui ouvrir le chemin vers le sommet,
				surtout que le ministre de la défense était malade et que ses
				voyages à l'étranger pour se soigner devenaient de plus en plus
				réguliers et que son absence du ministère n'arrangeait pas la
				situation. C'est lors d'une réunion, au début du mois de
				juillet 1993, au bureau du ministre de la défense, qu'un
				problème de taille fut soulevé entre les officiers
				janvieristes: la retraite de Nezar et le choix de son remplaçant.
				L'ambiance était très houleuse; Touati voulait le poste,
				Benabbes Gheziel et toufik ne voulaient pas faire de concessions.
				Khaled Nezar avait de la peine à raisonner les uns et les autres
				pour arriver à un compromis, et la seule alternative qui avait
				fait l'unanimité était celle de rappeler la personne qui avait
				le plus d'ancienneté après Khaled Nezar (pendant l'époque
				Chadli); cette personne était le général Liamine Zeroual. Le
				premier problème était réglé, mais Khaled Nezar ne voulait
				pas partir et laisser son clone (Mohamed Lamari) sans protection,
				il réussit à obtenir pendant cette même réunion, la démission
				de Abdelmalek Guenaizia de son poste au profit de Mohamed Lamari
				qui fut baptisé : Chef Suprême de l'ANP. Guenaizia fut envoyé
				à Berne comme ambassadeur d'Algérie en Suisse, une retraite
				bien paisible. 
La Liquidation des Généraux : 
Après
				le départ de Toufik de la DCSA, il fut remplacé, pendant
				quelques mois, par le colonel Zeghloul, jusqu'à l'arrivée du
				colonel Kamel Abderrahmane, le seul officier promu au grade de
				commandant en novembre 88 pour acte de bravoure. Il avait alors
				sauvé un char Stationné à Elbiar à Alger,
				des flammes d'un cocktail molotov et avait payé son acte au prix
				fort, par de graves brûlures qui lui avaient laissé
				d'importantes séquelles, malgré des mois de soins au Val-de
				Grâce (Hopital militaire français situé à Paris). 
Le
				fait que Kamel était chef d'état major de la quatrième région
				militaire sous le commandement de Betchine était presque sans
				importance pour Le général Toufik, son dossier au sein de la
				DRS était très rempli et faisait de lui une marionnette
				parfaite. En effet c'était presque par hasard que son nom était
				apparu dans une affaire connue sous le code « Scanner » dans
				laquelle était impliqué le chef de service VIP ( du mot anglais
				very Important Personality) de l'hôpital central de l'ANP en
				l'occurrence Melle Benhamza Fatiha qui avait réussi à
				construire un réseau d'informateurs de haut niveau parmi ses
				relations et rendait compte à un officier de la DGSE (elle était
				tout simplement une espionne). Comme Benhamza était en charge
				des soins du Capitaine Kamel Abderrahmane, elle avait depuis
				novembre 88 établi une relation très personnelle avec cet homme
				qui avait un grand penchant pour les femmes. Quand Kamel fut
				promu au grade de colonel et juste avant de prendre son poste à
				la tête de la DCSA, Benhamza était toujours à son poste de
				directrice du VIP/HCA et continuait toujours de voir son colonel
				qu'elle recevait dans sa villa à Moreti, elle ne fut mise hors
				circuit que plus tard. Par égards à ses relations, elle ne fut
				jamais inquiétée et eut même droit à un bon pécule à sa
				sortie de l'HCA. 
Kamel Abderrahmane était le parfait
				serviteur de Toufik en qui il voyait le génie bienfaiteur,
				c'était la raison pour laquelle il n'avait presque aucune
				autorité sur son directeur des opérations, le colonel Tartag
				qui rendait compte directement au général Toufik. Kamel
				Abderrahmane fut limogé de la direction de la DCSA en 95 et
				nommé aux commandes de la 2ème région militaire à cause d'une
				faute très grave: il avait perdu, dans la nature, un élément
				très compromettant pour les chefs. 
C'est à ce moment là
				que Saidi Fodil devait prendre la tête de la DCSA, après un
				décret de nomination signé par Zeroual à la présidence de la
				république. 
Saidi Fodil fut de loin l'un des meilleurs
				directeurs de la DDSE; dès sa nomination à la tête de cette
				direction, il avait opéré un changement radical dans les modes
				de travail en introduisant les techniques modernes de gestion de
				l'information, mais il avait surtout essayé de mettre fin à la
				pratique des nominations parachutes aux postes de chef de bureau
				de sécurité (BSS) dans les ambassades algériennes à
				l'étranger, le plus souvent au prix d'une altercation avec ses
				superieurs Toufik et Smain. Travaillant à l'ombre du ministère
				des affaires étrangères, sa réputation de redoutable diplomate
				du secret, il l'avait acquis après le succès remporté lors de
				la résolution du conflit des Touaregs, qui risquait d'embraser
				la région entre l'Algérie, le Niger
				et le Mali,
				surtout que le côté français avait longtemps essayé d'en
				faire un cheval de bataille à la manière de la question de
				l'identité kabyle. De même qu'il avait réussi d'autres coups
				d'éclats comme celui de la récupération d'un dossier classé,
				renfermant des preuves de l'implication d'un officier des
				services algériens en poste à Ankara
				(Turquie) dans une affaire d'espionnage au profit de la CIA. Il
				avait aussi obtenu d'importants résultats sur d'autres plans
				hautement stratégiques pour la défense du territoire. 
Comme
				le bon travail ne peut être apprécié que par ceux qui sont
				profondément concernés par le devenir de la patrie et de son
				peuple, le couple Toufik et Smain avaient tout fait pour lui
				mettre des batôns dans les roues, afin de freiner l'ascension de
				cet officier parachuté par Zeroual, qui présentait une réelle
				menace, surtout qu'il était plus instruit que le reste des chefs
				à la DRS et incarnait la nouvelle génération d'officiers issus
				des grandes écoles. Les raisons de la discorde avec ses chefs
				étaient aussi variables que multiples, à commencer par ses
				liens étroits avec Zeroual et Betchine auxquels il rendait
				directement compte, sans passer par ses chefs hiérarchiques, le
				directeur de la DRS, Toufik ou le sous-directeur de la DRS,
				Smain. 
Le général Saidi Fodil, même appuyé par Zeroual
				ne pouvait affronter Toufik et Smain, et cela pour des raisons
				multiples, dont la plus importante était la non-disposition d'un
				service opérationnel propre à la DDSE doté de moyens et
				capable de mener des investigations comme l'étaient ceux de la
				DCSA et la DCE. Il était donc presque impossible d'engager des
				poursuites ou d'assurer un suivi opérationnel des informations
				récoltées à l'étranger par la DDSE souvent à un prix très
				élevé. 
Le poste de chef de bureau sécurité à l'étranger
				fut de tout temps très prisé par les officiers de la DRS, mais
				généralement les officiers sélectionnés pour les postes
				sensibles à l'étranger (comme celui de Washington,
				Paris,
				Genève, Rome,
				et Londres) étaient ceux qui bénéficiaient de la confiance des
				chefs. Il faut rappeler qu'un chef de bureau de sécurité en
				poste à Paris
				par exemple, est au courant de presque toutes les magouilles et
				les malversations des hauts fonctionnaires de l'état, c'est la
				raison pour laquelle la personne nommée à ce genre de poste
				doit faire partie du cercle de confiance immédiat de Toufik et
				Smain. La gestion des informations récoltées sert le plus
				souvent à manipuler les différents acteurs de la scène
				politique et militaire algérienne. 
Avec le temps il est
				devenu très clair pour l'ensemble du personnel de la direction
				qu'au sein même de la DRS deux catégories d'officiers
				coexistent: une qui travaille pour le bien-être de l'Algérie et
				une autre qui gère les affaires personnelles des chefs à
				l'intérieur et à l'extérieur du pays moyennant des miettes que
				les chefs cèdent à leurs serviteurs « au grès de leurs
				humeurs », surtout que la situation de manque à l'intérieur
				même de l'ANP encouragent les uns et les autres à rechercher
				l'intérêt personnel avant celui de la nation, et les chefs ont
				toujours donné l'exemple à suivre. 
Un des problèmes
				majeurs qui s'était dressé entre Saidi Fodil et Smain Lamari
				était le dossier de coopération sécurité avec les autorités
				françaises. Smain Lamari ne voulait surtout pas que l'on touche
				à sa chasse gardée, et toute forme de correspondance avec le
				bureau militaire à Paris
				(chef de l'antenne DDSE en Europe) devait passer d'abords par
				lui. Saidi Fodil trouvait que Smain lui marchait sur ses plats de
				bandes. Ainsi cette coopération avec les services français
				était la source de discorde permanente surtout que Saidi Fodil
				n'était même pas mis au courant des tenants et aboutissants de
				cette coopération qui avait pour lui un goût de collaboration «
				version Vichy » surtout après les concessions faites par Smain
				(en charge de la sécurité intérieure du pays) et Toufik
				concernant la sécurité de l'ambassade et des consulats français
				en Algérie où plus de trois cents militaires français
				(gendarme pour la plupart, anciens du groupe du GIGN) avaient élu
				domicile à Alger,
				officiellement pour la protection des Français en Algerie
				(comme avait été le cas au Tchad, et plus récemment au
				Rwanda). 
Les
				normes internationales ne tolèrent pas un nombre de militaires
				armés, supérieur au nombre des doigts de la main, au sein des
				ambassades, mais à Alger
				les choses étaient différentes; les questions de souveraineté
				avaient été abandonnées au profit d'un intérêt à très
				court terme, surtout après la prise d'otages de l'airbus de la
				compagnie francaise, Air France,
				à Alger
				en décembre 94. 
Plusieurs fois, pendant ou après une
				campagne d'arrestation d'islamistes algériens en France
				par la DST, Smain (accompagné du colonel Farid et de deux
				officiers) était le jour même à Paris,
				traitant les résultats de l'opération avec son homologue
				français. Cela agaçait Saidi Fodil qui se voyait doubler à
				l'extérieur et à l'intérieur du pays ; même ses plaintes
				auprès de Zeroual étaient vaines ; Zeroual lui-même était
				gardé tout à fait hors circuit, loin de ce qui se passait et de
				ce qui se tramait à l'ombre. En définitif, Saidi Fodil avait
				fini par admettre que le pouvoir central qui tirait toutes les
				ficelles, était entre les mains de Toufik et Smain, le reste
				n'était qu'un décor pour servir les besoins des penseurs. 
Le
				coup final était venu de l'affaire « JOBE »; dans cette
				affaire le chef du BSS à l'ambassade d'Algerie
				à Genève en l'occurrence le commandant Samir avait réussi
				(sous couvert d'un de ses amis algériens: Mohamed Hebri) à
				recruter un policier suisse nommé Léon Jobé travaillant pour
				le compte des services de sécurité intérieure Suisse (police
				fédérale Suisse) en charge de la surveillance des islamistes
				algériens résidents en suisse et c'est ainsi que Samir avait
				réussi à avoir une copie des dossiers des activistes
				islamistes, ainsi que ceux d'autres sujets intéressants pour la
				DRS tel que Hocine Ait Ahmed. Mais comme Jobe trouvait que les
				renseignements fournis valaient plus que la centaine de milliers
				de francs suisses qu'il avait reçu, vu leur importance pour le
				gouvernement algérien ; il était devenu plus gourmand qu'il ne
				fallait et faisait chanter Mohamed Hebri; il avait même commis
				la faute d'appeler le MDN et de demander à parler à Toufik.
				c'est à la suite de cela que Toufik avait décidé de le griller
				au lieu d'avoir un scandale avec les autorités suisses. 
Saidi
				Fodil était fou de rage lorsqu' il apprit la nouvelle en
				décembre 94; il était responsable de cette bavure puisque Samir
				était organiquement sous ses ordres. Ceci avait décidé Saidi
				Fodil à repartir à son corps d'origine, à savoir le
				commandement état major ANP, et devant sa persistance Zeroual
				n'avait trouvé autre alternative que de le nommer à la tête de
				la 4ème région militaire, son poste d'origine. A cette époque
				la lutte des clans présidence-MDN commençait tout juste à
				produire ses premières étincelles. 
Une des conditions
				d'acceptation du poste de la magistrature suprême par Zeroual
				était d'avoir les pleins pouvoirs afin d'agir en faveur d'une
				solution politique de la crise algérienne (qu'il avait préparé
				suite à de nombreuses visites faites aux chefs du FIS incarcérés
				à la prison militaire de Blida,
				avec le soutien des autres courants de la classe politique), la
				rectification de la constitution nationale pour consolider ses
				prérogatives, la nomination de Mohamed Betchine comme ministre
				de la défense et la constitution d'un comité de crise avec pour
				mission la réconciliation nationale. 
Zeroual, en fait,
				devait agir comme un vrai chef d'état selon l'accord passé avec
				Nezar et Toufik, mais après son éléction tant attendue et qui
				l'avait conforté dans son poste, Mohamed Lamari et Toufik ne
				pouvaient pas prendre le risque de perdre leurs postes en
				acceptant la nomination de Mohamed Betchine comme ministre de la
				défense par le nouveau président, c'était le premier désaccord
				entre Zeroual et le gouvernement secret de l'Algerie. 
Dans
				le même état d'esprit, Zeroual avait essayé de faire passer
				par force la nomination de son ami Saidi Fodil à la tête de la
				DCSA pour essayer d'avoir pied dans la structure opaque de la
				DRS, mais dès la signature, au debut du mois de Juin 96, du
				décret de nomination (qui était en fait un arrêt de mort pour
				son ami Saidi Fodil), Smain Lamari envoya le 03 Juin 96 une
				équipe de son escadron de la mort à la 4ème région (region de
				Ouargla)
				avec pour mission la liquidation de Saidi Fodil, et bien que sa
				voiture fut du type blindé, une charge de forte puissance placée
				sous la voiture lui ôta la vie sur une route droite et déserte
				le 04 Juin 1996; le maquillage en accident de la route était
				parfait et le travail de l'équipe de Smain, dépêchée par
				hélicoptère, accompli. Le message était très clair par
				rapport à Zeroual qui voulait jouer au président. Une
				commission d'enquête désignée par le président en personne
				devait faire toute la lumière sur les circonstances du décès
				de Saidi Fodil, mais le travail n'a jamais été effectué et le
				dossier mis aux oubliettes; Mohamed Lamari avait insisté pour
				baptiser la promotion sortante de l'academie militaire
				inter-armes de Cherchel, le 1er Juillet 96, promotion: Saidi
				Fodil. 
Pire encore, à chaque fois que Zeroual voulait
				appliquer ce qui avait été convenu avant les élections, il se
				voyait doubler et c'était par l'intermédiaire de la presse
				qu'il l'apprenait. 
Presque le même plan déjà suivi avec
				Boudiaf était appliqué avec Zeroual ,sauf que dans son cas, sa
				liquidation fut politique après lui avoir collé des dizaines de
				milliers de victimes sur le dos. Ce même dos qu'il tournait au
				peuple Algerien,
				sa peau étant, pour lui, bien plus chère. 
La plupart des
				grands massacres furent systématiquement organisés et
				planifiés, soit pour contrecarrer les efforts de paix de
				Zeroual, soit pour ralentir les élans de Betchine qui en avait
				beaucoup sur le cour. 
Saidi Fodil ne fut malheureusement pas
				le seul général qui à être écarté de cette manière. En
				1995, le général Boutighane Ali (l'ennemi farouche de Mohamed
				Lamari, le chef d'etat major de l'ANP, à cause des méthodes
				inhumaines utilisées par ce dernier dans la lutte
				anti-térroriste depuis sa nomination à la tête du CCLAS), fut
				liquidé à cinq minutes de son bureau au MDN, sur une route
				principale à dix heures du matin. Le général Boutighane Ali
				entretenait d'étroites relations avec le général Hocine
				Benhadid qui fut évincé avec plus d'une centaine d'officiers
				superieurs car ils constituaient une menace pour le clan
				Lamari. 
Quand Zeroual était nouveau à la tête de l'état
				en 1994, il voulait avoir comme chef d'état major, un homme (un
				parent aussi) qu'il connaissait bien, le général Tayeb Derradji
				qui était réputé au MDN pour son honnêteté depuis son
				passage au service finances de l'ANP. Ce projet de nomination
				(qui était très possible à l'arrivée de Zeroual de part la
				notoriété de son poste de ministre) déchaîna la colère de
				Mohamed Lamari, qui demanda alors à Toufik de trouver une
				solution. Smain Lamari le sous-directeur de la DRS prit
				l'initiative de préparer la liquidation de Tayeb Derradji lors
				d'un voyage de quelques jours que celui-ci fit à Paris
				(chez son neveu), à la fin du mois d'octobre 94, en envoyant une
				équipe de tueurs pour faire le sale boulot. 
Toute
				l'opération fut minutieusement préparée par un certain S.
				Moustapha alias sous-lieutenant Hafid qui fut rappelé à la
				dernière minute par Toufik. En effet lorsque Mohamed Touati fut
				mis au courant de l'affaire, il exprima sa farouche opposition,
				vu les relations qui reliaient Tayeb Derradji au président d'une
				part et de la possibilité d'une révolte du clan chaoui à
				l'interieur de l'ANP d'autre part. Tayeb Derradji venait
				d'echapper à un vrai guet-apens. Le président Zeroual changea
				sa nomination plus tard au profit du poste de commandant de la
				gendarmerie, aprés que Benabbes Gheziel ait accepté de céder
				sa position moyenant une très importante somme d'argent (un
				million de dollars, prime de fin de fonction), et un poste
				permanent de conseiller au MDN. 
Toufik avait fait de même
				avec son chef de la DREC (EX DRE), le général Salim Benabdellah
				Alias Slim. Ancien officier pilote du président Chadli et
				ex-responsable du corps du « GLAM », cet officier instruit qui
				fut aussi pendant longtemps l'attaché militaire auprès de
				l'ambassade d'Algerie
				à Washington,
				avait désapprouvé les méthodes de gestion du directeur de la
				DRS. Les postes affectés à la DREC (Direction des Relations
				Exterieures et de la Coopération) avaient toujours attisé les
				convoitises de Toufik qui les distribuait à sa guise en forme de
				récompense à ses hommes de main qui en profitaient pour se
				faire de l'argent (des miettes par rapport aux chefs), au
				détriment des cadres qui devaient utiliser ces postes pour faire
				leur travail. A plusieurs reprises le général Slim s'était
				accroché avec Toufik et Smain concernant le travail. Il finit
				après une grave altercation avec Smain et craignant pour sa vie,
				de peur qu'il ne lui arrive la même chose que Saidi fodil, par
				abandonner son poste sans prévenir personne, au mois de Juillet
				96. Il s'envola à Washington
				où vivait toujours sa famille, en laissant sa démission sur son
				bureau au siège du MDN. Le poste fut cédé ensuite à un fidèle
				de Toufik, le jeune général S.Attafi. 
Purification à la
				DRS: 
Dans leur campagne de purification, les généraux
				Mohamed Mediene Alias Toufik et Smain Lamari n'ont rien épargné,
				pas le moindre détail. Ils ont mené une vraie opération de
				nettoyage à la manière fasciste en commençant par l'intérieur
				même de la DRS. 
Plusieurs officiers de très haut rang
				(dont certains issue du MALG) furent invités par la voix
				administrative à faire valoir leur droit à la retraite
				anticipée, sans préavis, et cela concernait les officiers qui
				avaient un comportement religieux « selon certains », c'est à
				dire qui faisaient leurs prières de manière régulière ou qui
				s'étaient rendu dans le passé à la Mecque pour faire leur
				devoir de pèlerinage ou avaient exprimé le désir de le faire,
				sachant que les listes des demandeurs de congé pour les lieux
				saints étaient disponibles au service du personnel de la
				direction. 
Une vraie chasse aux « sorcières » était
				engagée, et des cadres qui faisaient dans le passé la fierté
				de la DCSM s'etaient retrouvés à cause de leur appartenance
				présumée au courant islamiste, désignés comme des ennemies
				potentiels du service et donc de la nation parce qu'ils
				pratiquaient leurs devoirs religieux comme tout Algérien. En
				réalité leur vrai crime était celui d'être restés honnêtes
				et profondément nationalistes avec un sens aigu du devoir, sans
				adhérer aux vices (boisson, femmes, affaires illégales de tout
				genre) qui étaient devenus les critères du bon militaire. Il
				est tout à fait inimaginable de décrire ce que ces officiers
				(qui avaient donné leur jeunesse au service de l'Algérie et qui
				avaient pour certains plus d'ancienneté que Toufik et avaient
				occupé à un certain moment des fonctions plus importantes au
				sein de la DCSM) avaient vécu, en fin de carrière leurs vies
				furent brisées et leur honneur bafoué. 
Concernant le cas
				des officiers qui s'étaient exprimés ouvertement, soit en
				donnant leurs avis ou en dénonçant la politique du tout
				sécuritaire adoptée par le commandement de l'armée et avaient
				osé traîner du pied lorsqu'il s'agissait d'exécuter les ordres
				démoniaques de Toufik et Smain (qui pouvaient aller jusqu'à la
				liquidation physique), Toufik avait opté pour la méthode choc
				en intimant personnellement à Bachir Tertag (Directeur du CPMI:
				centre opérationnel de la DCSA à Ben-Aknoun) l'ordre d'arrêter
				ces officiers sous le motif classique devenu bien courant en ces
				temps: « propagation de propos subversifs visant à porter
				atteinte aux institutions de l'état ». 
Même si les
				personnes qui étaient dans la ligne de mire n'avaient aucune
				relation avec le FIS, l'existence d'un parent même éloigné
				appartenant au parti dissous, était un motif bien plus que
				suffisant pour les mettre hors circuit, sous le chef
				d'inculpation : »relation avec une entreprise terroriste ou
				non-dénonciation d'une entreprise terroriste « . Le but était
				en fait de les casser et d'en faire des exclus et des
				traîtres. 
Ces mesures très répressives et sans commune
				mesure avec les soi-disant délits furent ordonnées par le
				directeur de la DRS et visaient plus particulièrement les
				officiers pour en faire des exemples à ne pas suivre parmi les
				esprits encore hésitants au sein de la boite (terme sous lequel
				était dénommée la DRS) surtout pendant les premières années
				du conflit. 
Toufik avait mis en ouvre une vraie machine de
				répression qui consommait exclusivement des vies humaines, des
				militaires qui se voulaient humanistes avant toute chose au
				service de la justice et du droit. 
L'ensemble des effectifs
				des centres opérationnels fut passé au peigne fin, et les
				nouveaux éléments furent triés sur le volet parmi les
				opportunistes et les délinquants de tous bords ; il ne fallait
				absolument pas qu'ils aient des diplômes universitaires; on ne
				voulait pas de personnes capables de réfléchir; ce qu'il
				fallait de préférence, c'était des ex sous-officiers promus
				pour la circonstance, des machines qui exécutent les ordres,
				n'importe quels ordres. 
C'est le CPMI (Sous le commandement
				du colonel Bachir Tartag alias Atman) qui fut chargé par Toufik
				du dossier des militaires gênants qu'il fallait absolument
				éliminer par n'importe quel moyen. Depuis la fin de l'année 92,
				le nom de Bachir Tartag est devenu synonyme de peur, de terreur
				et bien plus grave, ce nom incarne la mort, et la simple citation
				du centre de Ben-Aknoun suffit à donner des frissons au plus
				aguerri des officiers; la réputation que le commandant du CPMI a
				acquis lui a valu une place au soleil: la postérité. 
Quand
				un officier est arrêté (le plus souvent en plein jour et avec
				beaucoup de tapage) au sein même de l'établissement militaire
				d'attache, le chef du bureau de sécurité (officier de sécurité,
				détaché par la DRS dans chaque structure militaire à travers
				le territoire) est chargé d'entretenir un climat de peur et de
				suspicion qui rend la vie au sein des casernes, invivable à
				cause de la perte de confiance, même entre de très proches
				amis. Dès l'instant où un officier (quel que soit son grade)
				est sous les feux croisés des services opérationnels et est
				pointé du doigt par l'officier de sécurité de la caserne, il
				devient déjà un indésirable que le reste du personnel
				militaire n'ose plus approcher et d'autant moins lui adresser la
				parole. Tout le monde a peur d'être associé à cette personne
				coupable d'être différente du moule sculpté par Toufik et
				Smain. 
Cette stratégie de l'exemple à ne pas suivre est
				basée sur la moralité du proverbe qui dit : « encore plus
				virulente que la peste, la peur se transmet en un clin d'oil ».
				A peine, arrêté, la famille de l'officier est délestée de
				tous les avantages sociaux à commencer par le logement; des
				dizaines de familles se sont retrouvées à la rue, le logement
				étant très vite attribué au plus méritant. Dans plusieurs
				cas, des familles furent obligées de sortir sans avoir le droit
				de prendre leurs affaires personnelles. 
Bachir Tartag a
				réussi à se construire une réputation des plus macabres, et à
				trop vouloir satisfaire Toufik en faisant un peu trop de zèle,
				il a fini par avoir presque autant de sang militaire sur les
				mains que tous les groupes terroristes réunis. La bavure est
				admise surtout lorsqu'il s'agit de liquider des témoins gênants
				ou des officiers à la conscience immaculée. Jamais un officier
				du service opérationnel de la DRS n'a fait aussi long feu au
				CPMI (centre principal militaire d'investigation). 
Les
				résultats obtenus par Tartag ont toujours incité Toufik à
				demander encore plus, jonglant avec les différents directeurs
				des services opérationnels sur le terrain (le GIS, Groupe
				d'Intervention Spéciale, commandé par le colonel Abdelkader
				Khemel, le Centre Antar, commandé à l'époque par le colonel
				Farid et le CPMI, commandé par Tartag), Toufik faisait figure de
				chef d'orchestre, et en jouant sur le principe sacro-saint du
				cloisonnement, il n'hésitait pas à monter un service contre
				l'autre pour inciter tout le monde à la concurrence et au
				surpassement. 
Il est à la fois difficile et même
				insoutenable de décrire ce que des officiers, sous-officiers de
				la république, des cadres militaires supérieurs ont vécu dans
				les centres opérationnels tel que le CPMI. Mais par devoir de
				justice, pour que leurs mémoires (pour ceux qui ont péri)
				soient respectées, il convient de raconter leurs calvaires et
				leurs descentes aux enfers de Tartag. 
A l'arrestation, le
				sujet est introduit dans la voiture, sa tête est placée entre
				ses jambes pour qu'il ne reconnaisse pas la destination ; une
				fois arrivé au centre, la voiture est stationnée devant la
				porte de la bâtisse qui sert de prison. Le sujet est descendu de
				la voiture et conduit à l'intérieur avec une cagoule qui est
				enlevée une fois à l'intérieur. Il est ensuite délesté de
				tous ses vêtements sous des regards humiliants, pour mettre une
				combinaison militaire aux odeurs nauséabondes (du même modèle
				que celle des mécaniciens mais de couleur verte), déjà
				utilisée par des dizaines de victimes et entachée de sang.
				Généralement le nouvel arrivé est accueilli par les cris et
				les supplices d'un autre détenu interrogé dans une des salles
				réservées à cet usage. C'est le premier choc que reçoit la
				personne arrêtée, qui devient à partir de ce moment, objet à
				tous les dépassements. La suite des événements dépend du
				futur décidé par les chefs pour la personne arrêtée, et
				suivant le cas une attitude bien spécifique est adoptée par les
				hommes de Tartag chargés de mener l'interrogatoire, et si le
				sujet jouit d'une recommandation supérieure, c'est Tartag en
				personne qui s'en charge. 
Schéma du batiment d'arrêt au
				CPMI (Ben-Aknoun) 
Si la personne est condamnée à mort, les
				séances de torture commencent immédiatement par des coups, et
				la combinaison n'est même pas nécessaire. Le cas du commandant
				Mohamed Abbassa, un officier marin, est un exemple typique.
				Arrêté au siège du MDN le matin du premier mercredi du mois de
				janvier 94; il fut transporté au CPMI où il décéda deux jours
				plus tard. Depuis le premier jour, ce fut Tartag en personne qui
				s'occupa de son cas; le motif de l'arrestation: « suspicion
				d'appartenance à une entreprise terroriste » (son nom avait
				surgi lors d'un précédent interrogatoire avec un autre officier
				qui osait dire « non »), et c'est biensûr des noms que Tartag
				voulait lui arracher, aidé par un autre officier du CPMI
				(lieutenant Mohamed) qui prenait du plaisir à torturer des
				officiers supérieurs, gifles et coups de manche à balai pour
				commencer. Il fut ensuite allongé tout nu sur un sommier
				métallique et attaché par des sangles et arrosé d'un seau
				d'eau. Le lieutenant Mohamed lui mis les électrodes aux pieds
				puis aux organes génitaux, Tartag dirigeait l'opération et
				demandait la collaboration sous peine de poursuites de la séance
				de vérité. A chaque fois que le courant était branché, le lit
				en entier se déplaçait. Et ce qui rendait Tartag plus nerveux
				était le silence et la résistance du commandant Abbassa. Et
				dans les rares moments de répit, la seule réponse de Abbassa
				était « vous ne savez pas ce que vous faites à l'Algérie,
				êtes vous seulement conscients ? « . Le chalumeau, la manche à
				balai, les bouteilles, les fourchettes, toute la panoplie de la
				torture fut employée par Tartag et son second, et à chaque fois
				que le commandant Abassa perdait connaissance, Tartag devenait
				encore plus furieux et le lieutenant tortionnaire était presque
				dans un état de transe. Au soir de la deuxième journée, ce fut
				un corps méconnaissable, enflé et brûlé, même au yeux, qui
				rendit l'âme en murmurant des mots à peine audibles. La
				dépouille n'eut même pas droit à un enterrement correct. 
Un
				nombre impressionnant d'hommes a péri dans des conditions
				atrocement semblables, et à chaque fois les corps étaient jetés
				pendant la nuit dans la rue comme des chiens que l'ont abat; ils
				avaient quand même droit à une mention dans les colonnes des
				journaux du régime « un terroriste a été abattu durant la
				nuit… ». Devant ce spectacle de l'apocalypse, il faut dire que
				les plus chanceux étaient ceux que le commandement avait décidé
				de liquider par balle : comme c'était le cas du Docteur
				lieutenant-colonel Redouane Sari, docteur en physique nucléaire
				et chef du programme nucléaire Algérien. Il occupait aussi la
				fonction de conseiller spécial du ministre de la défense Khaled
				Nezar depuis 1990 et s'opposait farouchement à l'arrêt du
				processus électoral. En 93 Toufik et Smain avaient chargé une
				équipe de l'escadron de la mort pour exécuter la tâche. 
Un
				soir en rentrant chez lui à Bouzareah, du ministère de la
				défense, il fut intercepté sur la route par l'équipe de
				l'escadron 192, à dix minutes de sa demeure. Un travail propre,
				trois balles dans la tête et la mission était accomplie. Ils
				n'avaient même pas pris la peine de prendre ses armes (un
				Makarov et un Kalachnikov qu'il avait dans la malle de la Mazda
				bleu 626 du MDN). Redouane Sari eut quand même droit aux
				honneurs militaires lors de son enterrement, et de plus les
				terroristes qui avaient fait le coup furent abattus selon la
				presse. 
D'autres officiers ont eu un traitement très
				particulier, par des éléments de l'équipe de Tartag qui se
				sont spécialisés dans le remodelage et la rééducation. Casser
				les hommes est devenue leur mission, et pour casser un homme ils
				ont trouvé la formule : arracher cette qualité qui fait d'un
				homme, un homme, sa virilité, son honneur. En plus des
				castrations devenues assez courantes, le viol des hommes est
				pratiqué comme un moyen de contrôle et de soumission de
				certains durs aux yeux de Tartag. . Les éléments de l'équipe
				de Tartag avaient accès à toutes les commodités et se
				permettaient tout lors des arrestations, ils se servaient au
				passage de bijoux, d'argent, voitures et ont pour la plupart,
				amassé de vraies fortunes. 
Bien plus encore, quand une
				femme était au goût d'un des officiers en charge de
				l'arrestation, il était bien simple pour lui de revenir et de
				l'arrêter plus tard, même si elle était mariée, cela
				importait peu. Elle devenait « après son kidnapping », une
				complice, une terroriste aussi, puisque arrêtée sous le même
				chef d'inculpation que l'homme de la famille. 
Des années
				durant et le même cycle infernal faisait grossir la liste des
				fidèles un peu plus chaque jour. Des officiers cadres de la
				nation, des docteurs d'état, médecins, professeurs, ingénieurs,
				techniciens que l'Algérie avait formé au prix fort furent
				exécutés par des assassins, et traités comme des déchets de
				l'institution militaire. 
Les dépassements constituent
				encore un autre sujet que seules les victimes rescapées ont le
				droit de raconter, par égards et par respect pour leur dignité
				bafouée. Un dossier special sera consacré à ce sujet. 
Il
				va sans dire aussi que le centre opérationnel « ANTAR » situé
				aussi à Ben-Aknoun (côté parc Zoologique), et commandé par le
				colonel Farid, Sous la tutelle directe de Smain Lamari, fut aussi
				le théatre d'horribles évènements, puisqu'il est le repère de
				l'escadron de la mort et le berceau du fameux « GIA ». 
l'Algérie
				Meurtrie: 
Devant cette situation de désolation, qui a jeté
				le discrédit sur les institutions de l'état algérien à
				commencer par son armée, des êtres sans scrupules ont profité
				et profitent toujours de la situation qu'ils ont crée, en se
				remplissant les poches ; l'économie de la guerre leur a permis
				de multiplier leurs fortunes mais surtout de blanchir une masse
				d'argent colossale, que les uns et les autres ont réinvesti dans
				la reprise de sociétés et entreprises nationales coulées puis
				rachetées au dinar symbolique. Les rares cadres qui se sont
				dressés pour éviter la catastrophe se sont retrouvés grâce à
				l'agent « Ouyahiya » en prison. Le pillage à grande échelle
				d'un peuple profondément meurtri a jeté le peuple algérien
				dans les abîmes de la pauvreté, la famine et la dépendance. La
				société algérienne a vu apparaître ces dernières années des
				maux extrêmement graves : de la prostitution infantile pour un
				bout de pain, aux réseaux des dealers de drogue qui sont
				protégés d'en haut pour aider la jeunesse algérienne à
				oublier qu'elle a des droits sur ses dirigeants et sur son
				armée. 
Aucune armée au monde n'est aussi fameuse pour les
				affaires de corruption et d'enrichissement illicite que notre
				armée, et les individus suivants, se sont tout permis; ils
				croient, pour l'on ne sait quelle raison que l'Algérie est leur
				patrimoine personnel et qu'ils ont le droit de se la
				départager: 
 
* Général Larbi Belkheir: 
Sa
				fortune s'estime à plusieurs centaines de millions de dollars.
				Il a plusieurs biens immobiliers et fonciers en France,
				en Suisse, en Espagne, au Maroc, aux Etats-Unis et au Canada.
				Le général Belkheir a spolié les biens de l'état et du peuple
				algérien de trois façons. Quand il était secrétaire à la
				présidence, il avait la responsabilité du budget de cette
				institution. La deuxième source de sa rapine a été le projet
				Fiat que les Italiens ont essayé de monter en Algérie depuis
				1985, sans succès à ce jour. Belkheir a touché d'immenses
				commissions pour ce projet. Son troisième cambriolage est le
				projet de construction de l'oléoduc gazier, projet qui devait
				être attribué à une compagnie nationale mais dont bénéfiçia
				une compagnie italienne; Belkheir obtient une rente mensuelle
				astronomique. 
 
* Le général Mohamed Lamari: 
Il
				touche des commissions de marché des compagnies pharmaceutiques
				françaises en Algérie. Il est l'ami et le partenaire de Mohamed
				Ait-Djeddou, le magnat de l'importation pharmaceutique en
				Algérie. Une grande partie des dizaines de millions de dollars
				qu'il a amassé vient en fait des contrats d'armement passés
				avec l'Afrique du sud et la France
				en particulier, en plus biensûr du pourcentage de la rente
				annuelle du pétrole. 
 
* Général Khaled Nezzar: 
Il
				a amassé sa fortune particulièrement lorsqu'il était ministre
				de la défense. Il a des comptes bancaires en France,
				en Suisse et aux Etats-Unis. Il possède de nombreuses villas à
				Alger, à
				Batna et à
				Constantine. Il détient des biens immobiliers et fonciers dans
				plusieurs wilayas. Il possède une villa aux Etats-Unis, achetée
				en 1992 avec l'argent du contribuable algérien. Son fils, qui a
				le monopole d'importation de plusieurs produits
				agro-alimentaires, a monté sa compagnie avec un prêt bancaire
				de la Banque nationale d'Algérie avec un taux d'intérêt
				avoisinant le zéro et un délai de paiement indéfini. Nezzar
				Junior s'est lancé dernièrement dans l'aviation civile avec une
				compagnie aérienne privée. 
 
* Général Mohamed
				Mediene: 
Il a une fortune colossale dont l'estimation n'est
				pas connue. Il est le principal actionnaire de la société
				sud-africaine de prospection d'or et de diamant dans le Hoggar.
				Il s'est assuré une rente importante de plusieurs
				multinationales de prospection pétrolière. Son homme de main
				qui supervise ses affaires et gère ses richesses est M.Hanchi.
				Le fils aîné de Mediene fait partie du conseil d'administration
				de Daweoo en Algérie et qui avec le démantèlement partiel,
				perfide de l'ENIE, contrôle une partie importante du marché
				d'importation de l'électronique, de l'électroménager et de la
				voiture. 
 
* Général Mohamed Betchine: 
Sa fortune
				s'élève à plusieurs dizaines de millions de dollars. Il
				possède des biens immobiliers immenses dans l'est algérien,
				mais aussi en Syrie, en Tunisie, en Suisse et en France.
				Il est le principal importateur et distributeur de sucre dans
				l'est algérien. Il contrôle une part importante du marché
				d'importation d'autres produits agro-alimentaires. Il possède
				plusieurs journaux et une maison d'édition. Il touche une rente
				régulière des compagnies pétrolières américaines Anadarko et
				Arco. Il a aussi touché des pots-de-vin dans les contrats de
				modernisation du système de défense aérienne. 
 
*
				Général Abdelmadjid Taghit: 
Il est dans une alliance
				d'affaires avec son frère qui a dirigé la Cosider. Il possède
				plusieurs biens immobiliers en Algérie. Il s'est enrichi
				considérablement en revendant des boutiques à Riadh El Feth
				acquises à des prix dérisoires. 
 
* Général Mohamed
				Attailia: 
Ex-chef de la 1ère région militaire, il est dans
				le brigandage des biens de l'état depuis 1965. Il possède un
				hôtel, un restaurant et une boucherie en France.
				Il possède aussi une usine de verrerie dans le midi de la
				France.
				Il a de vastes biens immobiliers en Algérie et des biens
				fonciers à Bouchaoui. 
 
* Général Smain Lamari: 
De
				part la sensibilité de son poste, il a réussi à monter un
				empire d'import-export et la plupart des transactions se font à
				l'extérieur du pays. En plus des biens achetés en France,
				il a eu de larges commissions sur les contrats d'armement
				réalisés avec les Français (couverture radar de l'ensemble du
				territoire). Avec des amis français, il reçoit en échange
				d'ouverture du marché algérien de généreuses commissions à
				chaque marché et assure aussi la protection des investisseurs.
				Sa fortune s'élève à plusieurs dizaines de millions de
				dollars. 
 
* Général Kamel Abderrahim: 
Commandant
				en chef des forces terrestres jusqu'en 1989, il possède des
				biens immobiliers en Algérie, ainsi qu'un restaurant et un hôtel
				en France.
				Il possède une usine ultramoderne de fabrication de consommables
				pour les hôpitaux à Ain Taya . 
 
* Général Moustafa
				Belloucif: 
Il s'est enrichi en s'accaparant les comptes
				bancaires du richissime Zeggar évalués à plusieurs millions de
				dollars. Il s'est aussi enrichi par la revente de biens de l'état
				achetés à des prix dérisoires. Il possède des biens
				immobiliers très cotés à Alger
				et à Annaba. 
 
*
				Général Mohamed Touati: 
Son importance au sein la
				hiérarchie militaire lui a permis d'utiliser à fond son
				influence et à recevoir en conséquence des commissions sur tous
				les grands projets d'investissement ou de prospection des champs
				pétroliers dont il assure la sécurité avec ses compagnies
				privées de protection moyennant un pourcentage sur chaque puits.
				Il possède des biens immobiliers dans tout le territoire
				national et de même en France
				et en Suisse. Sa fortune est de plusieurs dizaines de millions de
				dollars. 
 
* Général Mohamed Hartani: 
Ancien
				directeur de l'hôpital central de l'armée à Alger,
				c'est en cette qualité qu'il a amassé sa fortune. Il a touché
				d'immenses commissions de marché de Siemens et d'autres
				compagnies de matériaux de construction. Il est le représentant
				de Siemens en Algérie sous la couverture de son épouse. Il a
				des biens immobiliers en Algérie, en suisse, en France
				et en Allemagne. Il possède plusieurs commerces à Alger,
				à Constantine et à Annaba. 
 
*
				Général BenAbbes Gheziel: 
Il a amassé sa fortune, estimée
				à plusieurs millions de dollars, par les pots-de-vin et les
				commissions de marché dans l'achat d'équipements pour la
				Gendarmerie nationale, en particulier de la compagnie Beretta. Il
				a des biens immobiliers et fonciers en Algérie et en France.
				Il rapine aussi dans l'import-export. 
 
* Général
				Mohamed Dib: 
Ancien chef de la Garde républicaine, ce
				général discret a une fortune estimée à plusieurs millions de
				dollars. Il a amassé sa fortune par la restructuration de la
				Garde républicaine (commissions de marché lors de la rénovation
				de son infrastructure et achat au prix symbolique et revente des
				systèmes et matériels). Il possède des biens immobiliers et
				fonciers en Algérie. 
 
* Général Cherif
				Ouadani: 
Spécialiste du pillage, sa fortune s'élève à
				plusieurs dizaines de millions de dollars. Il possède des biens
				immobiliers dans les quartiers chics de Paris,
				des propriétés luxueuses et des chevaux à Deauville. Il est
				actionnaire à Peugeot dont il est le représentant en Algérie
				depuis 1990. Il a de grands biens immobiliers à Alger
				et à Tlemcen.
				Il possède une usine de confection de vêtements luxueux à
				Tlemcen.
				Il détient le monopole d'importation du textile en Algérie. 
 
*
				Colonel Hocine Senoussi: 
Bras droit de Belkheir, ami de
				Chadli, il a amassé sa fortune immense lors de la construction à
				Alger du
				monument Maqam Echahid. Il a touché des commissions de marché
				sur ce projet qui a coûté près de 350 millions de dollars au
				contribuable algérien. Il s'est aussi accaparé plusieurs
				magasins du complexe commercial de Riadh El Feth qu'il a revendu
				au prix fort. Il possède des biens immobiliers à Alger,
				à Oran et
				surtout à Tlemcen
				et biensûr à l'étranger. 
D'autres généraux tels que:
				Abdelmalek Guenaizia, Abdelhamid Djouadi, M. Lakehal Ayat,
				Abdelmadjid Cherif, Mohamed Ghenim, Said Bey…etc. ont aussi
				amassé des fortunes colossales, et la liste est malheureusement
				longue pour le reste des militaires corrompus, indignes de porter
				les emblèmes de l'ANP. Ce dossier de la corruption des chefs
				sera traité à l'avenir avec plus de détails. 
Il est vrai
				qu'après tous ces faits, il est difficile de se taire et
				d'ignorer avec le silence « malgré tout complice », ces
				pratiques qui salissent la réputation de notre armée et de
				notre pays. 
Le Mouvement Algérien des Officiers Libres ne
				peut que condamner fermement les pratiques criminelles des
				généraux et autres officiers algériens, impliqués dans
				l'enrichissement illicite, et qui font durer le deuil du peuple
				et plongent l'Algérie dans le chaos afin de favoriser leurs
				opérations économiques et financières funestes. 
Le
				Mouvement Algérien des Officiers Libres condamne également les
				« hommes de main » des généraux criminels, qu'ils soient
				civils ou militaires, qui veillent à la gestion de leurs
				affaires et à la fructification de leurs fortunes mal acquises.
				Ces « commis-affairistes » ont autant de responsabilité dans
				le pillage des richesses nationales que leurs mandataires
				galonnés. 
Le Mouvement Algérien des Officiers Libres
				appelle tous les officiers et sous-officiers, à tous les niveaux
				de la hiérarchie militaire, et l'ensemble du peuple algérien à
				demander des comptes et à ne plus accepter cet état de fait où
				le bradage de notre patrie se passe sous nos yeux et en plein
				jour. 
Le Mouvement Algérien des Officiers Libres tient à
				préciser à ceux qui disent que nous entachons l'image de
				l'armée par nos révélations, que le peuple algérien a le
				droit de connaître la vérité, il a aussi le droit de savoir
				que les vrais responsables de la faillite de l'Algérie sont ceux
				qui ont assassiné le président Mohamed Boudiaf, Kasdi Merbah,
				Saidi Fodil, Ali Boutiguene, Redouane Sari,…. ,tous les
				fidèles, Pr. Boucebsi, Tahar Djaout,….,et le peuple
				Algérien. 
Le Mouvement Algérien des Officiers Libres
				affirme qu'il reste encore des hommes jaloux et fiers au sein de
				l'ANP qu'ils défendent et protègent au prix de leurs vies. 
Le
				Mouvement Algérien des Officiers Libres lutte pour que l'armée
				nationale populaire retrouve sa fierté et son honneur d'entant
				et que vive l'Algérie.  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
				 
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